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[Maurienne] Débats sur le développement des stations

 
 

Le débat sur l’avenir des stations de ski touche toutes les vallées (nous y reviendrons). Certes, il est marqué par les particularités de chaque site, mais il y a des constantes qu’on retrouve au travers de la question de la liaison entre Albiez et Les Karellis, de celle du Club Med de Valloire, ou du projet Croix du Sud entre Valmeinier et Valfréjus.

La commission d’enquête obtient des modifications.

Si le souci des élus de développer leur commune est respectable et légitime (ils sont élus pour ça), il faut bien voir que le discours manque parfois de nuances : il faut « valoriser les ressources », augmenter « l’attractivité », améliorer « l’offre touristique », « allonger la durée de la saison » en investissant plus en altitude, créer des emplois. Si ce discours est séduisant, il laisse de côté de nombreux aspects de la problématique. Ainsi, la commission d’enquête publique n’a pas souhaité qu’un télésiège soit installé entre Albiez et Les Karellis, et s’est opposée au franchissement du col d’Albanne par un téléski. Elle a refusé le projet Croix du Sud. Elle a émis des réserves sur la liaison haute de Val-Cenis. Nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour juger du bien-fondé de ces réserves et oppositions, mais elles prouvent que tout n’est pas si simple.

Les remarques de la commission d’enquête ont suscité plus que de la grogne chez les élus du Syndicat du pays de Maurienne, mais ont eu des résultats : L’UTN de Val-Cenis a été modifiée, le projet de création d’un télésiège au col des Randouillards (au-dessus de Lanslebourg) est supprimé, les terrassements de pistes nouvelles sont interdits dans le vallon de Cléry (massif de la Turra). Par contre, certains projets sont validés, car il ne s’agit pas d’interdire tout développement, d’autant qu’on ne peut pas comparer ce qui se passe en Maurienne et ce qu’il y a en Tarentaise (où un moratoire sur les constructions ne serait pas du luxe).

Les questions de fond sont toujours posées.

Parmi les problèmes posés par le développement touristique, il y a toujours les questions de l’eau (on ne sait pas ce que nous réserve le dérèglement climatique), de l’assainissement, des accès routiers, de la pollution, et du choix généralisé du tourisme haut de gamme. Peut-on continuer à faire comme si ces questions ne se posaient pas ? Quant à l’argument de la création d’emplois (qu’il ne s’agit pas de nier), il est souvent avancé par des élus qui n’ont pas fait grand-chose contre la fermeture de Métaltemple à St Michel ou de Spirel à St Rémy. Sans esprit polémique, bien sûr.

Concernant la pollution, Régis de Poortere, de l’association Valloire nature, pointe la construction du Club Med de Valloire. Nous le citons : « Le projet Club Med à Valloire aura un bilan carbone extrêmement négatif. Selon nos estimations, il entraînera une multiplication par 4 des émissions de gaz à effet de serre de la station ».

Certes, changer de fusil d’épaule ne se fera pas du jour au lendemain, et les solutions alternatives à la fuite en avant dans la réalisation de nouvelles remontées mécaniques ne sont pas toujours évidentes. Mais il serait bien de commencer à y réfléchir.

 

 

 

le 06 March 2020