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 EDITORIAL 

 
 

Elections municipales : les leçons d’un scrutin

Avec plus de 54% d’abstention au niveau national, les élections municipales marquent un tournant dans la crise de la représentation. L’épidémie du coronavirus n’y est pas pour rien, nombre d’électeurs n’ayant pas pris le risque de se déplacer, mais n’explique pas tout. L’analyse du cas par cas est nécessaire.

Notons tout d’abord que les listes conduites par des communistes font souvent des scores honorables, que la division est parfois sévèrement sanctionnée. Notons aussi que, globalement, EELV a bénéficié, au travers de listes ouvertement écologistes, ou dissimulées sous l’appellation de « citoyennes », de l’inquiétude justifiée des électeurs quant à l’avenir de la planète. Notons enfin que la crainte de la pandémie a pu profiter (mais pas toujours) à certains sortants au nom de la stabilité nécessaire, la condamnation de la politique gouvernementale s’affirmant par contre parfois avec force.

Ainsi, qu’au Havre, le Premier ministre perde 8 points sur son résultat de 2014 et que le député communiste Jean-Paul Lecocq obtienne 35% des voix face à lui, n’est pas anodin.

En Savoie, la situation est contrastée. A Chambéry, la liste « citoyenne » d’Aurélie Le Meur (soutenue en sous-main par EELV) talonne de 22 voix l’ancien ministre social-libéral Thierry Repentin (22,63% des voix). Il y a là, visiblement, un rejet des politiques « habituelles », même si ce rejet manque de clarté politique et ne sera pas porteur durablement pour changer vraiment la société. Michel Dantin perd plus de 12 points sur 2014 montrant une condamnation évidente de ses pratiques municipales. Avec 8,35% des voix, la liste de gauche conduite par Sarah Hamoudi-Wilkowsky réalise un score inférieur à ses espérances, mais il faut noter la très forte abstention des quartiers populaires où cette liste réalise d’excellents pourcentages, mais dans le cadre d’une faible participation. Le coronavirus a aggravé une démobilisation latente. Les listes trotskystes paient leur refus d’unité par des scores inférieurs à 2%. A Moûtiers et Ugine, la droite fait un bon score sur la base d’une abstention record (moins de 40% de participation !) mais, à chaque fois, un communiste est élu. A Aix les Bains, avec 11,54% des voix, la liste de gauche conduite par l’insoumis Dominique Fié réalise un score légèrement inférieur à celui de 2014. A Albertville, la liste de gauche fait un bon score (34,99% des voix. C’est sensiblement semblable au total des 2 listes de gauche de 2014).

Ainsi, s’il ne semble pas y avoir de bouleversements majeurs, la gauche maintient globalement ses positions, voire progresse, mais l’issue politique au mouvement social ne s’est pas clairement concrétisée. Minimiser cette dimension des élections a pu démobiliser des électeurs. Cela conforte les communistes dans leur démarche : ils persisteront à prôner le rassemblement des forces alternatives pour construire une vraie politique de gauche.

Dans le même temps, les communistes continueront à populariser leur vision communiste du dépassement du capitalisme car, au-delà d’une élection diminuée par le coronavirus, c’est bien le communisme qui est la bonne réponse à une mondialisation capitaliste destructrice.

Alain Dupenloup

 

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