PCF Savoie

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Au moment où nous écrivons, la Savoie est atteinte par le coronavirus. Nous n’avons pas les chiffres, mais que des généralistes conseillent à leurs patients « habituels » de se méfier et de respecter le confinement prouve le sérieux de la situation. Hospitalisé, un habitant de Feissons sur Isère est ainsi parti en quelques jours. Des cas sont signalés ailleurs en Tarentaise et en Maurienne. Et le vide des rues des villes de Savoie montre que la population sait la gravité de l’épidémie. Car la mortalité due au virus est bien plus élevée que ce qu’en disent des statistiques : elles ne comptabilisent que les décès survenus dans les hôpitaux ! D’ailleurs, conscientes de ce qui se passe, de nombreuses personnes ont pris des initiatives solidaires. Par exemple, à Ugine, le chef du restaurant « Castello d’Enzo » offre des crêpes au personnel de l’hôpital d’Albertville.

Dans de nombreux supermarchés, les caissières sont protégées par des rouleaux de plastique transparent, certaines portant des masques. Mais, au moment où nous écrivons, les pharmacies d’Albertville et Moûtiers (entre autres) informaient qu’elles n’en disposaient plus. L’impréparation gouvernementale en est la cause.

Tout le monde ne joue pas le jeu !

Tout le monde ne joue, hélas, pas le jeu la loi du fric pèse encore sur des décisions. Ainsi, alors que les appels à la sécurisation des emplois indispensables se multipliaient, un supermarché des Bauges n’avait toujours pas installé de protection pour ses caissières. En Haute Tarentaise, un grand commerce avait instauré le chômage partiel pour ses employés, sauf pour le secteur jardinage, la venue du printemps pouvant inciter à l’achat de matériels pour les jardins ! Il est difficile de classer ce type d’achats dans la catégorie des indispensables. A Tignes, l’employeur d’une brasserie a demandé à ses employés de rompre leur contrat pour n’avoir pas à prendre des mesures de chômage partiel ! Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a demandé de « stopper toutes les activités économiques non essentielles ». Il semblerait que le message passe enfin.

Le service public à l’avant-garde de la lutte.

Les personnels de la santé sont engagés à fond. Le gouvernement les encense à juste titre, oubliant combien les coupes budgétaires, les fermetures de services et d’hôpitaux, la politique d’austérité et la tarification à l’activité ont fragilisé l’hôpital public. Malgré les difficultés des leçons par internet, les enseignants tentent d’assurer la continuité pédagogique pour leurs élèves confinés. Mais ils en dénoncent le risque, à savoir l’aggravation de la fracture sociale, tous les parents n’étant pas égaux devant « l’aide aux devoirs ». Le service public fait la preuve de sa nécessité.

Prise de conscience ou posture obligée ?

La députée savoyarde Emilie Bonnivard a souhaité l’attribution de la légion d’honneur aux soignants morts du Covid-19. C’est bien. Il serait bien également qu’elle se prononce clairement en faveur du retour de l’hôpital public dans la politique de santé (Ce qui n’était pas, jusqu’alors, la tasse de thé de son parti LR).

Y aurait-il donc une prise de conscience chez les partisans du libéralisme ? C’est possible, aujourd’hui. Mais cela durera-t-il après la disparition de la pandémie ? Car les exigences financières des grandes sociétés se manifesteront de nouveau. Or, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé. La mondialisation telle qu’elle se fait, avec délocalisations et conquête sauvage de marchés, les critères de Maastricht, la casse du service public au profit du privé, l’austérité continuelle ne sont plus de mise. L’idéal communiste de partage et de mise en commun n’a jamais été aussi actuel.

 

Dividendes: la loi doit interdire d'an verser aux entreprises qui reçoivent une aide de l'Etat... Mais si on versait ceux de la période de confinement aux salariés qui travaillent?

Alain Dupenloup