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Mon parcours n’a pas été celui de la lutte comme d’autres, mais celui du « bain » et il me faut remonter un peu dans mon histoire familiale…
Mon père a adhéré au PCF en 1958 à 26 ans, puis a été maire-adjoint de Sarcelles dès 1971, année où la liste conduite par Henri Canacos, PCF, emporta cette mairie.
J’ai donc été immergé toute mon enfance dans ce bain communiste, allant chaque année à la fête de l’Huma dès 1958, j’avais 2 ans…
Les années ont passé et je me souviens d’une anecdote, j’étais en 5ème en 1969 au moment du deuxième tour des élections présidentielles. A la cantine, nous discutions, déjà, du vote et certains, indiquant par là-même comment voterait leurs parents, disaient qu’il fallait voter pour Pompidou, ou Poher, et j’en fis de même en m’exclamant « Mais le Parti a dit que c’était Bonnet Blanc et Blanc Bonnet ! ».
C’était en quelque sorte ma première intervention « politique », à 13 ans.
Deux ans plus tard, j’adhérais à la JC et durant l’été 1971, je me suis retrouvé en URSS, dans un camp de Pionniers, à Artek, au bord la Mer Noire, durant 5 semaines.
J’y ai présenté une assez grande exposition sur les cent ans de la Commune de Paris (j’avais emporté tout ce qu’il fallait, textes, affiches, etc.) et ai été désigné par notre responsable, militantisme oblige, pour prononcer un petit « discours » comme représentant français. Il fut très naïf, et prononcé au micro devant des centaines de jeunes venus de pays divers. J’en ai toujours le texte, écrit comme je pouvais, sur place, sans documents particuliers ni Huma pour m’y référer :
« Dans notre pays, les jeunes sont tous sensibilisés par la lutte contre l’Impérialisme sous toutes ses formes et de nombreuses manifestations de jeunes participent au soutien du peuple Vietnamien.
D’autres peuples sont, en France, victimes de l’Impérialisme : il s’agit des travailleurs qui sont les premières victimes de l’exploitation capitaliste.
Le patronat tente de dresser les travailleurs les uns contre les autres pour masquer les réalités économiques et politiques.
Travailleurs algériens et portugais, notamment, sont mis en situation de concurrence avec les travailleurs français pour peser sur les salaires.
Notons que c’est toujours au moment où s’accroit le mécontentement des travailleurs que ces campagnes se développent. Le racisme est, pour le patronat, un moyen de diversion.
L’affaire du pétrole algérien a été exploitée au mieux par le patronat pour attiser les discriminations raciales.
Racisme et xénophobie font appel aux préjugés les plus bas et nous, les jeunes, nous lutterons contre tous ceux qui veulent briser l’unité ouvrière.
Au nom des valeurs sociales et humaines, au nom de l’honneur de notre pays, nous lutterons avec les syndicats ouvriers contre les campagnes chauvines et dégradantes qui frappent les travailleurs immigrés. » Je n’en menais pas large ce jour-là devant tant de monde, même si je ne sais absolument quelles traductions ont pu être faites de mon intervention.
En 1970, en 71, 72, j’ai participé à de nombreuses manifs à Paris, occupé une ANPE, suis allé une nuit (en 72 je crois) participer à la protection du siège du Parti place du Colonel Fabien (armé de gourdins fourni par le Parti)… J’étais bien jeune pour ça pourtant…
A la fête de l’Huma 72, le maire de Sarcelles est venu me proposer l’adhésion au PCF, et, contre l’avis de mes parents, j’y ai pris ma carte.
Et j’ai commencé à militer en plus de la JC, à participer aux réunions de cellule (en présence de mon père, ce qui n’était pas simple pour que je m’y exprime), à coller des affiches, et surtout, de nombreux dimanches dans l’année, à vendre l’Huma Dimanche au porte à porte « Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche à l’affiche qu’on colle au mur du lendemain ».
73 à 75, nombreuses luttes dans mon lycée, manifs de lycéen dans notre ville et lors de la manif du 1er mai 73 à Paris « 5 ans, déjà, coucou nous revoilà », je suis intégré, un peu malgré moi, au service d’ordre de la CGT et me suis retrouvé dans une bagarre contre les trotskistes et les maoïstes armés de bouteilles en verre. Grand souvenir de trouille malgré tout.
Ce militantisme a été très important durant ces années-là et m’a sans doute profondément marqué.
Toutefois, je portais, déjà, un regard assez critique sur un certain nombre de prises de position du PCF et refusais d’obéir aux « injonctions » qui pouvaient être faites, à l’époque, aux membres du Parti.

A ce propos, une anecdote que j’ai bien conservé à l’esprit. Lors d’un meeting à la Mutualité, à Paris, des chansons sont diffusées (il me semble que Jean Ferrat y étais présent, mais sans certitude absolue), et on entend la chanson « Camarade ». Au passage de « Que venez-vous faire ici Camarades […] Ce fut à cinq heures dans Prague Que le mois d’août s’obscurcit », j’applaudis à tout rompre et des camarades cherchent à m’interdire ces applaudissement que j’ai donc renouvelés de plus belle.
En 76, j’arrive à l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Albertville, sans rien connaître de la Savoie. Un de mes premiers actes a été de trouver un responsable du Parti à contacter. J’avais vu dans la rue de la République, un homme marchant en lisant l’Huma et je me suis dit que le PCF devait bien exister ici aussi.
C’est ainsi que je me suis retrouvé, un soir de fin novembre ou début décembre 1976, chez Lucien et Paulette Carrel à Notre Dame des Millières, très bien accueilli, et j’ai ainsi pu recommencer à militer.
C’est aussi en réunion de cellule qu’un soir de février 77, j’ai rencontré celle qui deviendrait la mère de mes enfants, que je ne nomme pas, mais que beaucoup reconnaîtront.
Le Parti mène à beaucoup de choses donc.
Dans les années qui ont suivi, je suis resté critique, particulièrement envers les pays de l’Est, et le séjour d’amis à Moscou durant une année scolaire complète au début des années 80, et ce qu’ils ont pu nous raconter sur leur vécu sur place, m’a énormément fait douter.
78 à 87, Chambéry et Barberaz, militantisme un peu en berne, mais toujours encarté. Et puis l’arrivée à Chambéry le Haut, la cellule du quartier, nos voisins de pallier, Maurice et Simone Jarre, la situation du logement dans le secteur, m’ont fait reprendre la lutte et m’ont porté à être candidat, sur la liste de Michel Tinelli aux municipales de 1989, puis en 95 aussi me semble-t-il, puis aux cantonales de 2011.
J’ai rejoint l’Avant-Pays et y milite depuis 2008.
Je suis toujours là, toujours membre du PCF… pour l’instant… et je reste, si nécessaire, critique.
Eric Wilkowsky
Section Avant-Pays Savoyard / La Bridoire
 

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