Editorial
Face au social-libéralisme du pouvoir, les ripostes citoyennes s’imposent !
Alain Dupenloup
C’est désormais une certitude, le gouvernement actuel met ses pas dans ceux du gouvernement précédent. Nicolas Sarkozy avait chanté les louanges du social-libéral allemand Gerhard Schröder, François Hollande les reprend mot pour mot aujourd’hui en affirmant que «le progrès, c’est de faire des choix courageux dans les moments difficiles pour préserver l’emploi, pour anticiper les mutations industrielles, c’est ce qu’a fait Gerhard Schröder en Allemagne et c’est ce qui permet à l’Allemagne d’être en avance sur d’autres». Ce sont surtout les populations subissant les conséquences de ces «choix» qui doivent faire preuve de «courage»… Il en est ainsi en Allemagne où les «réformes» Schröder ont conduit des centaines de milliers de travailleurs dans une misère telle que même des personnalités politiques de droite s’en inquiètent !
François Hollande s’est ainsi rallié complètement à la flexibilisation forcenée du travail, aux emplois sous-payés (mais obligatoires !), à la suppression massive d’indemnités et d’aides sociales, au recul continuel de l’âge du départ en retraite, etc. Voilà pourquoi il exalte «la culture du compromis pour faire évoluer le droit du travail», c’est-à-dire l’acceptation, par les syndicats, des exigences patronales, l’acceptation de la fin définitive du code du travail, l’acceptation du règne du profit-roi. Les choix du président de la République ne sont plus socialistes, mais sociaux-libéraux.
Le président de la Cour des comptes (ancien député socialiste !) se rallie pareillement aux vieilles lunes de la droite en estimant que le système scolaire peut fonctionner mieux avec moins de moyens, comme le disait évidemment Nicolas Sarkozy. C’est faux, tout le monde s’en doute bien. En réalité, si la Cour des comptes demande plus d’austérité, c’est que le Medef l’exige, et ce, pour une raison toute simple : en période de crise, le maintien d’un profit rémunérateur pour les actionnaires demande de faire, encore plus que d’habitude, pression sur les salaires et les dépenses sociales.
Devant les renoncements de François Hollande la droite exulte et en redemande. Ce que le président fait en refusant l’amnistie des syndicalistes condamnés pour leur engagement syndical déterminé, tout en estimant que Christine Lagarde, pourtant mouillée jusqu’au cou dans l’affaire Tapie, n’a pas à démissionner de son poste de directrice du FMI ! C’est clair, il faut des ripostes citoyennes à tout ceci, et la fête des Allobroges des 5 et 6 juillet à Chambéry en sera une d’ampleur à laquelle nous vous invitons à participer nombreux.