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Les Allobroges - N°883

 

Editorial
La retraite, c’est à 60 ans et moins encore, c’est pas plus tard !
Alain Dupenloup
 
Alors que le projet de réforme des retraites présenté par Jean-Marc Ayrault poursuit dans la voie des régressions engagées par la droite, les rassemblements et manifestations du 10 septembre l’ont proclamé haut et fort, «la retraite à 60 ans à taux plein, c’est possible, c’est nécessaire».
C’est un choix de société, c’est le choix d’une société à visage humain où les progrès de la productivité profitent à tous, où l’on augmente le temps passé en retraite. Pour les communistes, «cette belle idée de la retraite, inventée par Ambroise Croizat et actualisée par le mouvement social, est plus que jamais d’avenir».
En reculant l’âge de la retraite, on ne peut que raccourcir de nouveau l’espérance de vie par l’usure prolongée, au travail, des capacités physiques de chacun. D’ailleurs la durée d’une vie en bonne santé ne progresse plus, elle recule !
Et ces deux réalités ont un contenu de classe, la classe ouvrière vit en moyenne très nettement moins longtemps que les couches aisées de la population.
Le projet du premier ministre est porteur d’un fort recul social.
En effet, les jeunes trouvant tardivement un travail, et la majorité des salariés seniors terminant leur carrière au chômage, l’allongement de la durée de cotisation aboutira inévitablement à la diminution de leurs pensions.
On peut, on doit faire autrement. Les solutions existent. Les deux questions-clés sont celles du chômage et des salaires.
100 000 chômeurs de moins, c’est 1,5 milliard d’euros de recettes nouvelles pour notre système de retraite ! Lutter contre les fermetures d’entreprises, nationaliser quand il le faut, construire un système mixtant emploi et formation pour en finir avec le chômage, voilà les vraies réponses progressistes au problème de l’emploi. Certes, le Medef s’y opposera, mais rien ne s’est jamais fait sans luttes sociales et politiques d’ampleur.
Concernant les salaires, 1% de masse salariale en plus, c’est 2 milliards d’euros de recettes nouvelles pour la Sécurité sociale. L’ennemi, c’est l’austérité !
Enfin, le capital doit être mis à contribution. Si cette idée fait hurler de rage Pierre Gattaz, le nouveau patron des patrons, c’est justement que c’est une idée socialement efficace et juste.
Le PCF formule des propositions immédiates dans ce sens. Il demande une nouvelle cotisation sur les revenus financiers des entreprises. Ils ne sont pas soumis aux contributions sociales et se nourrissent des suppressions d’emplois. On a calculé qu’il y avait, en 2010, 317,9 milliards d’euros de revenus financiers des entreprises et des banques ! En les soumettant tout simplement aux taux actuels de la cotisation patronale on répondrait au déficit de la Sécurité sociale.
On ne manque donc ni de propositions crédibles, ni d’argent disponible, mais le gouvernement s’englue dans le sociallibéralisme.
Nous ne l’y rejoindrons pas.

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