Editorial
Parce que ça craque de partout, il est urgent de rassembler pour une autre politique !
La dernière reculade connue du gouvernement, celle sur l’écotaxe, signe comme le terrible aveu d’impuissance d’une politique marquée par la soumission aux puissants.
A mesure que se creuse un fossé entre le gouvernement et les aspirations du peuple de gauche (qui l’a élu !), la droite et le Medef accroissent leurs exigences, se sentant pousser des ailes, se croyant tout permis. Ne voulant pas s’appuyer sur le mouvement populaire, se refusant à tenir leurs engagements envers lui, le président de la République et le premier ministre sont obligés de céder à chaque nouvelle demande patronale.
De ce fait, le fossé avec le peuple s’approfondit encore et nous sommes entrés dans une crise politique sérieuse et inquiétante.
Elle ne peut que s’aggraver dès lors que le dernier atout de François Hollande, l’inversion de la courbe du chômage (fût-ce par des emplois aidés), semble bien en passe de lui échapper.
Cette crise politique est aussi une crise des valeurs républicaines dont témoignent la montée du FN dans les sondages et la servilité dont les commentateurs médiatiques font preuve à son égard.
C’est également une crise morale illustrée par le nauséeux manifeste «des 343 salauds», car, en reprenant le titre même du «Manifeste des 343 salopes» de 1971, les signataires inversent ce qui était une manifestation courageuse et progressiste des femmes pour leur propre liberté, en un symbole de leur oppression et de l’exploitation de leur corps.
Ce manifeste rejoint ainsi les thèmes machistes et réactionnaires de l’extrême droite et d’une droite «décomplexée» par la paralysie du gouvernement. Dans ces conditions, le fait que seul le ministre de l’Intérieur tire son épingle du jeu confirme le diagnostic pessimiste de la situation. D’autant qu’on peut se demander en quoi faire des Roms de dangereux «non intégrables», ou expulser une collé-gienne, est de nature à régler les problèmes du pouvoir d’achat, du chômage, de l’industrie, de l’impôt. Alors il nous faut reprendre le long chemin de l’explication, de la pétition, de la manifestation, pour redonner du sens et du contenu au mot «gauche», pour reprendre la rue à la droite, pour recréer de l’espoir, pour rouvrir des perspectives. C’est pourquoi nous vous appelons à signer et à faire signer la pétition exigeant que les citoyens soient consultés avant toute réforme territoriale et celle appelant à l’annulation de l’augmentation des tarifs des transports scolaires dans le 73.
C’est pourquoi les communistes tarins lancent un rassemblement «pour une révolution fiscale et sociale» à Albertville le 30 novembre, c’est pourquoi le Front de gauche appelle à manifester à Paris le 1er décembre. Oui, ce Front a connu des remous avec la préparation des municipales, mais sa volonté de les dépasser est porteuse d’espérance.
