Le FN a distribué dernièrement un tract intitulé : «Retraités sacrifiés, il faut dire non». Il s’agit, pour ce parti d’extrême droite, de se donner un air «social». Mais l’illusion ne dure pas longtemps, car la suite du tract est particulièrement révélatrice de ses véritables choix.
En effet, pour financer notre système de retraite, le FN propose de «faire des économies sur la mauvaise dépense publique : coût de l’Europe, dépenses somptuaires des Conseils régionaux, coût de l’immigration, explosion des fraudes, niches fiscales qui profitent aux plus gros».
Tout ceci mérite un commentaire. Le «coût de l’Europe» n’est pas détaillé, et pour cause, car c’est une généralité qui ne mange pas de pain.
Les dépenses des Conseils régionaux sont certes à maîtriser, mais leur réduction ne va pas être d’un apport suffisant.
Quant à l’immigration, elle rapporte beaucoup plus au pays qu’elle ne lui «coûte» et il est scandaleux de stigmatiser les salariés souvent les plus en difficulté. Mais c’est surtout ce qui manque qui est révélateur : qu’en est-il du coût du capital, des sommes astronomiques que la finance prélève sur l’entreprise, du vol des grands actionnaires, de la prédation des marchés financiers ? En se refusant à taxer le capital, Marine Le Pen épargne ses amis. Elle est bien du côté des gros.
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