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Conseil général de la Savoie - A propos de l’imposition départementale

 

Le Medef ululant que les entreprises sont écrasées par les charges (insuffisamment, à notre avis, et pas plus qu’ailleurs !) et la droite reprenant l’antienne d’une imposition trop lourde, la majorité UMP du Conseil général a décidé qu’il n’était pas envisageable, «dans un contexte de forte pression fiscale, notamment sur les ménages, de procéder à une augmentation de la taxe départementale sur le foncier bâti, et ce, bien que le département figure au 97ème rang national» pour son montant.
Faire la fine bouche sur une augmentation possible de cette taxe est assez étrange, car, lorsqu’il s’agit de la taxe sur l’électricité, les élus UMP et PS du département en votent régulièrement le taux maximum… Et puis, au plan national, souhaitée par les premiers, réalisée par les seconds, la hausse de la TVA ne les empêche pas de dormir !
Il y a donc deux poids, deux mesures, et une abyssale hypocrisie.
En effet, le refus d’augmenter un brin la taxe sur le foncier bâti va de pair avec la réduction des budgets publics. Moins de rentrées fiscales, c’est moins de services rendus aux populations. Le Conseil général a ainsi taillé dans les dépenses pour le personnel (avec blocage des salaires et des emplois), dans celles en faveur des familles (bourses aux étudiants, transports scolaires, restaurants scolaires, aides au logement), dans celles pour les personnes âgées et pour les communes.
Or, comme l’explique Christiane Lehmann, les restrictions budgétaires, les hausses de la TVA ou de la CSG, les services qui ne sont plus rendus ou deviennent payants, cela touche tout le monde, sans distinction de revenus. L’injustice est flagrante.
Ce choix de l’austérité pour la population, ces reculs du service rendu visent à «rentabiliser» le service public, et à faciliter sa privatisation. On regroupe des services pour les rendre «rentables », on incite à la hausse des tarifs (eau, électricité) pour favoriser la mise en concurrence. C’est cette politique qui rend la vie des gens plus difficile.
Pour la Savoie, et nous l’avons déjà écrit, une hausse fort modérée de l’impôt foncier permettrait de revenir sur l’augmentation des tarifs des transports scolaires, et d’honorer les dossiers en attente dans les domaines du logement, des réseaux d’eau potable, de l’assainissement.
Au fond, et plus généralement, ce n’est pas l’impôt qui est en cause. S’il frappait d’abord et fortement possédants et familles aisées, s’il était plus progressif, plus juste donc, s’il se traduisait par des améliorations réelles et immédiates de la vie de tous les jours, sa pertinence ne serait pas discutée. Mais aujourd’hui il est injuste et alimente les cadeaux fiscaux faits aux entreprises.
Alors forcément il ne fait pas l’unanimité… Pour conclure, sur le plan départemental, les propositions des élus du Front de gauche veulent relancer le social, sur le plan national, le PCF se prononce pour une véritable révolution fiscale. C’est bien dans ce sens qu’il faut aller.