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Edito - "Face au «crédo libéral» du Président, l’alternative est à gauche"

De ses voeux télévisés à sa conférence de presse, en passant par son allocution aux forces vives de la nation (syndicats et associations), François Hollande a répété et martelé un véritable «crédo libéral » bien éloigné du fameux discours du Bourget. Comme le dit un tract du PCF, «il n’en finit pas de prendre congé du socialisme».

Le vieux débat entre réformisme et révolution, débat qui a traversé toute la gauche depuis un siècle, semble complètement dépassé. Le Président de la République a choisi son camp, c’est celui du Medef et de l’ultralibéralisme. Il couvre de cadeaux, de baisses de cotisations et d’allègements fiscaux les grands patrons et les actionnaires des groupes, affirmant espérer qu’en retour les heureux bénéficiaires de ces largesses feront un geste pour l’emploi. C’est la mystification du «socialisme de l’offre», qui est au socialisme ce que le rutabaga est à la gastronomie (quoi que, pour le rutabaga…). L’offre existe bien, mais où est le socialisme ?
Où sont les consommateurs dont le pouvoir d’achat est amputé par l’austérité, l’abandon des services publics et le recul du social ? François Hollande s’inspire désormais des choix libéraux d’un Tony Blair en Grande Bretagne, ou d’un Gerhard Schröder en Allemagne.

Les élus socialistes qui s’accrochent à leur soutien à la politique gouvernementale (pour des raisons qu’il vaut mieux ne pas trop approfondir) prennent la lourde responsabilité de déclarer la fin de l’espérance sociale. Heureusement, des résistances tenaces s’affirment, porteuses d’avenir.

Certes, le désarroi de l’électorat de gauche est réel, sérieux. Il se traduit pas des sondages catastrophiques pour le gouvernement. Parler de popularité de l’exécutif est faire un contresens.

Dans un tel contexte, le Front de gauche est placé devant des responsabilités nouvelles. Pendant plusieurs mois, des tensions internes ont nui à l’image de ce Front. Le climat politique qui en a résulté a affaibli sa capacité d’initiatives. Le PCF, se refusant (ses non-déclarations le montrent) à envenimer les choses, s’est contraint à la discrétion en cherchant à renouer des liens. Et, dernièrement, la rencontre entre le PCF et le PG a permis de reprendre la marche en avant.

C’était une nécessité, en particulier pour le monde du travail confronté au pacte d’irresponsabilité proposé par François Hollande au Medef, pacte tellement contraire à une politique de gauche que les dirigeants de la droite en ont été un brin désarçonnés, avant de l’approuver mezzo voce, conscients d’avoir remporté une victoire politique.

La présence symbolique de Pierre Laurent et de Jean-Luc Mélenchon, côte à côte lors de la manifestation de Marseille, doit permettre de réenclencher une dynamique d’intervention citoyenne bien utile aujourd’hui. Plus généralement, le Front de gauche doit empêcher que l’espace politique ne soit obscurci par le consensus à l’oeuvre entre le gouvernement, le Medef et la droite, pour, au contraire, faire vivre une perspective de changement social.

Alain Dupenloup