PCF Savoie

PCF Savoie
Accueil > Publications > Allobroges
 

 
 
 

Savoie - Le « deux poids, deux mesures » du Conseil général

Si le Conseil général de la Savoie n’hésite pas à proposer l’augmentation des tarifs des transports scolaires, s’il diminue ses interventions sociales, s’il pratique une politique d’austérité pour les Savoyards, il regarde beaucoup moins à la dépense lorsqu’il s’agit d’aider à la mise en valeur des investissements réalisés dans les grandes stations de ski.
Actionnaire de la Société anonyme qui a succédé à la Société d’exploitation des téléphériques de Tarentaise Maurienne, le Département ne s’oppose absolument pas aux investissements qu’elle envisage aujourd’hui dans le loisir de luxe avec la création d’un 4 étoiles à Pralognan, par exemple. Et quand il s’agit de valoriser les « lits froids » des stations pour rentabiliser les remontées mécaniques, il n’est plus question d’austérité.

La Compagnie des Alpes en embuscade

Pour Dominique Marcel, le PDG de la Compagnie des Alpes, l’année a été « solide, mais décevante ». Car, si le chiffre d’affaires « se maintient » à 678 millions d’euros, sa progression de 0,1% est bien moindre que la progression des années précédentes (+ 7,5% en 2010 - 2011). Mais surtout, « le résultat net part du groupe s’effondre de 27,7 millions à 1,9 millions et le résultat opérationnel est à un niveau historiquement bas, 49,3 millions contre 83,3 millions en 2007 - 2008 ».
Ces « déceptions » sont une des conséquences de la politique d’austérité ! En effet « ce sont les parcs de loisirs qui ont plombé les résultats », les familles voyant fondre leur pouvoir d’achat n’y vont plus, tout simplement. Il y a eu une baisse de 700 000 visiteurs, ce qui n’est pas rien. La Compagnie des Alpes n’ayant pas d’états d’âme, il y a du licenciement dans l’air.
Du coup, pour retrouver sa rentabilité financière, la Compagnie se recentre sur l’activité ski et remontées mécaniques. « Nous revenons un peu à nos fondamentaux » explique Dominique Marcel, patelin, mais en allant plus loin qu’auparavant par le développement de « l’attractivité des stations ». Et « le premier enjeu est d’éviter le vieillissement des hébergements et la banalisation des lits froids ». Pour ce faire, le PDG compte sur des partenariats avec les collectivités locales et le Département dont il espère bien qu’ils vont l’aider à rentabiliser ses investissements.
La philanthropie sportive, c’est pas son truc… Une société, « la Foncière de rénovation », a ainsi été créée en avril 2013, associant à la Compagnie la Caisse des dépôts, des banques et des collectivités locales. Et là, pour aider la Compagnie à redonner vie aux « lits froids », il n’y a plus d’austérité.
De même, la Compagnie des Alpes s’implique-t-elle aux Arcs dans le projet de réaménagement du Chantel au travers d’une « délégation de service public » dont le PDG se félicite qu’elle ait été renouvelée… Evidemment !
Pour terminer, le groupe investit également dans le Caucase car, comme le dit avec un émerveillement imbécile un plumitif de la revue « Eco des pays de Savoie » : « la CDA veut repartir tout schuss sur la rentabilité », mais, si possible, avec le généreux soutien de l’argent public… La nouvelle politique de la CDA s’inscrit ainsi tranquillement dans le « deux poids, deux mesures » du Conseil général de la Savoie.