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Conférence de presse des conseillers généraux savoyards du Front de gauche

La conférence de presse des deux conseillers généraux du Front de gauche 73, Christiane Lehmann et Jean-Louis Portaz, s’est tenue en l’absence du Dauphiné-Libéré, et ce n’est pas dû au hasard. Cette «censure sur ordre» semble désormais faire partie du paysage médiatique, et il ne faudrait surtout pas s’en accommoder.

La politique nationale pèse sur les choix du Département

C’est Christiane Lehmann qui a présenté les analyses et propositions des deux élus. Bien que centrant principalement son propos sur les questions départementales, la conseillère générale d’Aiguebelle rappela que l’Etat tenait «une place prépondérante dans le financement des collectivités locales», ces dernières étant tributaires des dotations d’Etat qui «compensent » aujourd’hui la suppression de la Taxe professionnelle.
D’autre part, un ministre, un député, un ancien député et deux sénateurs siégeant au Conseil général de la Savoie, il y a inévitablement un lien entre leur positionnement national et leurs choix départementaux, même s’ils s’évertuent à le cacher. Il est donc bien difficile de présenter l’activité des conseillers généraux comme déconnectée de la politique nationale.
La politique de «l’offre», le choix de l’austérité et des privatisations, la réduction continue de la contribution des entreprises à la solidarité nationale, tout cela pèse sur les finances et les décisions du Département.

Le Département a aussi choisi l’austérité

C’est dans ce cadre que la majorité UMP et «indépendants» du Conseil général, désormais soutenue par le groupe socialiste et socialisant de «Savoie pour tous» (avec les Verts), s’est attaquée aux aides aux familles et aux particuliers (Notre journal en a déjà parlé, suppression des bourses aux étudiants, augmentation du prix des transports départementaux, augmentation du prix des repas dans la plupart des collèges, etc). Cette attaque s’est conjuguée avec une remise en cause des moyens nécessaires au fonctionnement du Département (resserrement des moyens, regroupement de services, incitation pour que les associations «mutualisent» leurs moyens).
Pour Christiane Lehmann, la politique du Conseil général va plus loin encore, «elle anticipe la suppression des communes et la disparition des départements», «en priorisant les subventions aux communautés de communes», et non plus aux communes elles-mêmes, et «en confiant aux contrats territoriaux toute une partie de ce qui était auparavant géré par le Département», au risque de remettre en cause son rôle de «garant de l’équilibre territorial».

Ce que recouvre réellement la démarche «Cap Savoie»

Les politiciens ne sont jamais avares de titres ronflants dissimulant des politiques gonflantes... Il en est ainsi de «Cap Savoie».

Sous ce vocable maritime (bonjour le bouillon...) se dissimule «tout un train de mesures destinées à faire des économies», évidemment sur le dos du social. Ce choix départemental de l’austérité a été assumé clairement par Michel Bouvard qui a refusé une modeste hausse de la taxe foncière sur le bâti en déclarant, on cite : «cela nous dissuaderait de poursuivre cet effort» (d’austérité, ndlr). Le propre de «l’effort d’austérité», c’est qu’il demande toujours beaucoup de courage et de sacrifices à ceux qui le subissent, jamais à ceux qui le décident (note insistante de la rédaction). Pour les deux élus du Front de gauche, «Cap Savoie est surtout un mauvais coup contre les Savoyards».

A propos de l’imposition départementale

Pour les élus savoyards du Front de gauche, il y a des choix à faire en matière d’investissement avec des secteurs à préserver, comme les collèges et les routes, l’aide aux communes, les écoles, le logement social et les Ehpad.
Or «les départements n’ont plus qu’un levier en matière d’imposition, l’impôt sur le foncier bâti». En France, entre 2006 et 2013, son taux moyen a augmenté de 16,2%. Par contre, en Savoie, cet impôt n’a pas bougé depuis 8 ans, classant ainsi le département à la 97ème place !... Et Hervé Gaymard se refuse à l’augmenter, privant ainsi le Conseil général de ressources pourtant nécessaires. Les élus du Front de gauche n’ont pas le même point de vue que l’exécutif départemental sur cette question, car ils constatent que «les substituts à la hausse des impôts touchent toujours davantage les plus démunis que les autres».
Et puis, ceux qui refusent la moindre hausse de l’impôt sur le foncier bâti n’hésitent à voter chaque année le taux maximum de la taxe sur l’électricité, ou «à opter pour des hausses de la TVA en tant que député ou sénateur». Il serait donc parfaitement légitime de réfléchir à une modeste augmentation de l’impôt sur le foncier bâti, d’autant que les 40% de Savoyards qui sont locataires n’y sont pas assujettis, de même que toute une partie des propriétaires les plus modestes.

A propos des transports scolaires

Christiane Lehmann devait enfin rappeler l’oppositions des élus Front de gauche à la hausse des tarifs des transports scolaires, estimant que cela portait atteinte au principe de gratuité de l’école, mettait en difficulté les écoles rurales (des parents préférant, du coup, emmener leurs enfants avec eux dans les écoles citadines proches de leur lieu de travail), n’allait pas dans le sens du développement durable et protégeait les plus riches.
Nous informerons nos lecteurs des suites de ce débat important.