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Notre Dame de Briançon - Carbone Savoie supprime des emplois

Une situation inquiétante, une action très suivie

Lorsque nous avons contacté le syndicat CGT de Carbone Savoie, le 12 février, l’heure était à la fois à l’inquiétude et à l’action.
La direction du groupe Carbone Savoie, filiale de Rio Tinto, venait d’annoncer la suppression de 83,5 postes de travail sur les trois sites de Lannemezan, Vénissieux et Notre-Dame de Briançon (le 0,5 étant dû à l’existence de mi-temps).
60 personnes étaient concernées sur l’usine de Lannemezan (sa fermeture définitive est envisagée) où le PDG et la DRH étaient retenus par les travailleurs en colère. 19,5 postes devaient être supprimés sur Notre-Dame (3 cadres, un assimilé cadre, 7,5 de la maîtrise, un employé et 7 ouvriers).
La CGT entendait bien riposter. Le jeudi 13, une grève impulsée par CGT et CFDT entraînait 98 % des ouvriers dans l’action : ateliers et bureaux étaient déserts !

Arguments patronaux et contre propositions

Nous avons pu nous procurer les arguments avancés par la direction face aux syndicalistes de Notre-Dame. Certes, le constat patronal contient sûrement sa petite part de vérité : le prix de la cathode produite dans l’usine a baissé de 30% depuis 2010, et le chiffre d’affaires de Carbone Savoie est en baisse significative entre 2011 et 2014.
Mais l’insuffisance criante des investissements n’améliore certainement pas les choses et, au moment où nous écrivons, on ne connaît pas le montant des dividendes versés aux actionnaires, on ne sait pas si les banques et la maison mère effectuent des prélèvements sur les bénéfices de l’usine, ni à quel niveau. Il y a pourtant peut-être là de l’argent à récupérer pour l’investissement, les salaires et l’emploi. Nous ne savons pas non plus si le groupe a reçu des subsides de l’Etat au titre des dernières décisions gouvernementales.
La direction de Carbone Savoie inscrit toute sa stratégie dans l’idée de conquérir des marchés, dans l’idée de la fameuse concurrence « libre et non faussée ». Or on peut voir les choses autrement. Ainsi, plutôt que de s’enfermer dans une guerre économique qui se fait toujours sur le dos des salariés, plusieurs syndicats de différents pays européens ont avancé la proposition de « services publics européens » de l’acier et de l’aluminium afin de répondre aux besoins de l’Europe en la matière. La réflexion mérite d’être poursuivie.
Enfin le patronat se moque cyniquement des salariés. Envisageant de supprimer le site pyrénéen de Lannemezan, comme nous l’avons dit, il propose le reclassement interne de ses salariés. Mais où ? Dans les deux autres sites où il supprime aussi des postes ? Ce n’est pas crédible ! On peut d’ailleurs penser que ce froid mépris est conforté par les renoncements politiques de François Hollande. C’est pourquoi les communistes font tout pour que le Front de gauche retrouve sa capacité de mobilisation, car elle peut, au contraire, renforcer les résistances syndicales. Et ils continuent d’avancer des propositions alternatives à la loi des patrons, comme, par exemple, un droit de suspension des licenciements par les comités d’entreprise. Un tel droit changerait sûrement les choses.