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Conseil régional Rhône Alpes - A propos de l’éclatement de la SNCF, un vote et un débat qui en disent long sur les vrais positionnements de chacun

Le 20 février, le Conseil régional Rhône-Alpes s’est réuni en assemblée plénière avec, à l’ordre du jour, la grave question de l’éclatement et de la mise en concurrence de la SNCF.
En effet, sous le couvert d’un rapport en apparence anodin (c’est toujours ainsi que sont assénés les mauvais coups), en donnant l’impression de seulement vouloir une meilleure gestion du rail (contrôle renforcé des coûts d’achat et de rénovation du matériel roulant), la Région Rhône-Alpes (comme d’autres régions dirigées par des socialistes) propose de s’engager dans « la création d’une association d’études sur le matériel roulant ».
Comme l’a dénoncé avec raison Antoine Fatiga, sous cette formule sibylline et un peu obscure se cache la création d’une «association laissant pendante la question de sa maîtrise par les élus», une association dont les statuts permettraient l’acquisition et la gestion du matériel roulant en dehors de la SNCF, comme «ce qui se passe dans l’urbain où les collectivités possèdent leur propre matériel et en confient l’exploitation à des opérateurs en très large majorité privés».
Pour Antoine Fatiga, «si cela se mettait en place, cela conduirait à l’éclatement de notre système ferroviaire SNCF, cela nous ferait revenir 70 ans en arrière, au temps du PLM. Cela conduirait à l’éclatement d’un des derniers réseaux publics nationaux». Or notre système ferroviaire ne souffre pas de son caractère de service public, «il souffre de son manque de financement». Et l’élu Front de gauche a évoqué «la nécessité de recettes supplémentaires comme le versement transport, l’écotaxe ou le retour des autoroutes dans le giron public ».
Gilles Ravache, président du groupe Front de gauche rhônalpin, a souligné que la Région mettait ainsi le doigt dans la concurrence, remarquant que dans les statuts de l’association proposée, «pas une fois n’était mentionnée la SNCF» ! La chose n’est pas anodine et constitue «une preuve supplémentaire de la volonté de se passer de cette entreprise publique et de son savoirfaire ».
Pourtant, là où la mise en concurrence du rail a été réalisée, les résultats ont été si catastrophiques, la sécurité du transport est devenue tellement aléatoire, qu’il a fallu revenir en arrière. Le projet des dirigeants socialistes de la Région Rhône-Alpes (soutenu par le groupe des Verts EELV !) n’est donc pas acceptable.
Pour les élus de droite, par contre, le rapport constitue une avancée positive, mais ne va pas encore assez loin dans le libéralisme.
Du coup, au final, le rapport a été approuvé par 84 voix pour (PS-PRG-EELV) et 67 contre (le Front de gauche pour dénoncer la mise en concurrence, la droite pour en regretter l’insuffisance), 3 élus EELV s’abstenant. Les socialistes français avaient déjà voté le « paquet ferroviaire » au Parlement européen, leur vote semblable à la Région prouve que ce n’était pas une erreur, mais bien un choix libéral assumé. Le PCF appelle les citoyens qui avaient voté pour le changement à ne pas s’en accommoder.
Notons, pour conclure cet article, l’inquiétude du secrétaire général de la CGT Cheminots qui a écrit à Jean-Jack Queyranne, le président de la Région : «Décider l’achat direct, sans la SNCF, c’est prendre le risque d’être, à terme, complètement dépendant du secteur privé dont on sait que les intérêts ne sont pas forcément ceux de la collectivité. En voulant se détacher de la SNCF, les Régions jouent aux apprentis sorciers». C’est la voix de la sagesse et de la raison.