PCF Savoie

PCF Savoie
Accueil > Publications > Allobroges
 

 
 
 

Moûtiers - « L’étude complémentaire » sur l’avenir de l’hôpital relance le débat

Le soir du 26 février, il neigeait en Tarentaise. De 70 à 80 personnes se retrouvèrent néanmoins dans la salle Maurice Calloc’h de Moûtiers pour écouter le rapport du bureau d’études Eric Vallaeys à propos du site hospitalier de la ville.

Le bureau Eric Vallaeys a été sollicité par les communautés de communes de Moûtiers et Bozel pour avoir une autre vision des choses que celle proposée par le bureau KPMG. En effet, pour les élus locaux, le rapport du cabinet KPMG tenait plus des «souhaits» de l’ARS que d’une appréciation objective de la situation des hôpitaux de Tarentaise (voir numéros précédents des Allos). Eric Vallaeys est donc venu présenter ses premières conclusions (un rapport d’étape, dira-t-il, pas encore un rapport « conclusif ») aux citoyens intéressés.

Pour Eric Vallaeys, si le travail réalisé par KPMG est de qualité, il pose quand même question, «sa conclusion ayant visiblement été écrite avant que l’étude ne soit menée». C’était aussi un peu notre avis…
Après cette précision, le responsable du bureau d’études présenta un diaporama intéressant. Il en ressort que le centre hospitalier Albertville Moûtiers connaît un déficit d’environ 2 700 000 euros ( alors que Bourg St Maurice équilibre ses comptes).

Mais ce déficit vient, selon lui, du site d’Albertville (avec un déficit de 3 300 000 euros), le site de Moûtiers dégageant un bénéfice de 600 000 euros. D’après l’étude réalisée par Eric Vallaeys, l’obstétrique, la pédiatrie et les consultations externes sont déficitaires à Albertville («déficit sans doute aggravé par la tarification à l’activité»), la chirurgie, la médecine et le SMUR dégageant un excédent sur Moûtiers (Urgences et consultations y seraient par contre déficitaires).

Estimant l’hôpital d’Albertville «mal conçu et mal situé», le rapporteur souligna néanmoins, et à juste titre, l’importance de cet hôpital «pour toute la vallée». Des investissements y sont donc nécessaires, ce que le rapport KPMG notait aussi. Cela va de pair avec une autre constatation : les patients de «la zone d’attraction» de Moûtiers qui vont ailleurs «ne se reportent que très partiellement sur Albertville». C’est tout de suite Chambéry ou Grenoble.

Pour Eric Vallaeys, le maintien des urgences est nécessaire sur le site de Moûtiers, sinon plus de 10 000 habitants se retrouveraient à plus d’une demi-heure d’un autre hôpital. Quant au transfert de la chirurgie de Moûtiers sur Albertville, elle ne permettrait qu’un gain de 230 000 euros d’après les calculs du bureau d’études. «Je serais tenté de dire : tout ça pour ça…».

Il convient donc de bien travailler aux complémentarités et coopérations nécessaires entre les hôpitaux de Tarentaise, calmement, en faisant tout pour diminuer «le taux de fuites» des sites, en n’amputant pas tel ou tel hôpital d’un service sans bien réfléchir aux conséquences. Une chose est sûre, le débat doit continuer, d’autant que le rapport de KPMG est désormais contesté par celui d’un autre bureau d’études.
Pour sa part, le militant communiste Alain Dupenloup intervint brièvement au cours de la discussion pour dénoncer la volonté drastique de diminuer les dépenses de santé et regretter le maintien de la loi Bachelot. Il ajouta que les très fortes mobilisations qui ont eu lieu à Bourg St Maurice et à Moûtiers pour défendre les hôpitaux publics prouvaient l’attachement des populations aux structures de proximité. C’est positif pour l’avenir.