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Quelques brèves sur les rythmes scolaires

Quelques brèves sur les  rythmes scolaires

Il paraîtrait qu’il y a de  mauvaises communes qui n’ont pas anticipé la mise en place de la réforme et puis celle qui ont été « pilotes ». Après un an, faisons un petit bilan du point de  vue des écoles de musiques associatives et des enseignants spécialisés qui se sont engagés. A La Ravoire, l’école arrête son partenariat, les profs ne veulent plus s’investir dans les temps péri-scolaires… A Cognin, Le directeur de l’école de musique peine à trouver des enseignants qui acceptent à nouveau ces missions.

Plus concrètement, j’ai suivi des collègues dans les communes du canton Aix-Sud. Il y a manifestement de gros problèmes de conditions de travail, de responsabilité, de qualité. Ils ont été soulevés : la sécurité des élèves ne peut être assurée, le prof de musique se retrouve à empiéter sur quatre métiers dont il n’a pas les compétences – celui de l’ATSEM, il doit se charger d’emmener le groupe d’élèves aux toilettes (taille adulte, pour les enfants de 3 ans c’est compliqué), leur donner à boire (les enfants de 3 à 8 ans, sortent à 15h pour 1h30 d’atelier, il n’ont pas fait de pause, bu, couru…) – celui  d’un animateur BAFA,  – celui  de l’employée communal de cantine (qui râle, on la comprend : l’atelier a lieu dans la cantine), elle n’est donc plus en mesure de garantir la bonne utilisation de son outil de travail, - celui d’un musicien intervenant (même si le péri-scolaire n’est pas son cœur de métier).

Résultat : l’atelier n’est pas de qualité pour les élèves, ils le ressentent. Les parents se demandent ce qu’ils apprennent… Mais il paraît que ce n’est pas grave, que c’est un loisir éducatif, voire de l’occupationnel. (Finalement les 3 heures d’enseignement que Sarkozy a supprimées, sont déversées dans le loisir par le nouveau gouvernement, tantôt pris en charge par le public et/ou le privé)

Les élus acquiescent, hochent de la tête. Ils savent que « c’est dur ».  La direction de l’école piétine. Les professeurs des écoles font avec leur conscience professionnelle, aident un peu mais au fond leur journée est « finie ».  L’EPPC - Diapason73 n’ajoute pas de la peine à la peine mais n’est pas en mesure de répondre, d’ailleurs elle a constaté des situations pire que ça. Dans les mairies aussi, la réforme secoue les services éducation, où les agents ont l’impression que leur travail de long terme sur tous les temps éducatifs de l’enfant a été mis mal.

Dans une autre commune, avait été mis en place de cars de transports gratuits… Finalement la mairie décide de réduire ces transports…ça coûte trop cher. A Chambéry-centre, rien. Il y avait au début de l’année une affichette qui informait les parents qu’après 16h, c’était détente pour tous ! Non finalement cela devait être trop ridicule, du coup l’affiche a changé. Ce sera garderie de 16h jusqu’à la fin… La liste est longue et va continuer à s’allonger.

Finalement, la réforme des rythmes scolaires, qui est passée complètement à côté de l’enjeu du rythme de l’enfant (pour s’en convaincre il suffit de lire Claire Lecomte, chronobiologiste) pose de nombreux sur les valeurs et les missions de l'école dans son rôle émancipateur notamment par le biais des activité culturelles et artistiques.

De plus, deux points peuvent paraître primordiaux dans la période. Premièrement, mise en regard de la réforme territoriale et de ses violente restructuration, quelle dissolution cette réforme de refondation de l’école subira t-elle ? que restera t-il de pouvoir (de financement certes mais aussi d’obligations) aux communes pour organiser les différents temps de l’enfant ? Deuxièmement, l’universalisme du savoir est remis en cause, la liberté de choix est celle du porte-monnaie pour les familles et la culture et les pratiques artistiques subissent une externalisation (vers les temps péri-scolaire, hors du service public de l’éducation nationale). Pour s’en convaincre, il suffit de lire le projet de socle commun pour l’école primaire, les mots « éducation musicale, musique, pratiques artistiques » n’apparaissent plus. C’est tout de même bien fait.

Affaire à suivre, restons vigilant pour que notre école ne suive pas le chemin d’une privatisation.

Amandine Lécole

 

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