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Les Allobroges - N°911 - 2 Décembre 2O14

EDITO

La «souffrance» du Medef ? C’était pour rire ...

Alain Dupenloup

Au moment où nous écrivons, le Medef de Pierre Gattaz organise une semaine de provocation patronale pour exprimer une soi-disant «souffrance» du patronat. Il invite ses adhérents à «descendre» dans la rue (éventuellement…). Gauchistes, va !
Pour justifier cette mise en scène, les responsables de l’organisation patronale mélangent les genres et mettent en avant la situation de petites et moyennes entreprises effectivement en difficulté, car asphyxiées par les banques et les donneurs d’ordres, écrasées par les grands groupes, victimes de l’insuffisant pouvoir d’achat des acheteurs.
Ces propagandistes ont chaussé de gros sabots, car, si des PME ont des problèmes, leur «syndicat» Cgpme s’est joint au Medef pour participer à la grande mascarade patronale, estimant benoîtement que la précarisation des salariés, l’accroissement du temps de travail, la flexibilité maximale des horaires et la baisse des salaires sont une bonne réponse à leur recherche de rentabilité.
Et le Medef se moque de nous ! Ses affidés du CAC 40 sont une caste qui défend ses privilèges. Comme l’écrit le PCF dans un tract destiné à être massivement distribué, «une centaine de personnes trustent les sièges des conseils d’administration des grandes sociétés et Pierre Gattaz défend bec et ongles les intérêts de cette oligarchie». L’initiative publique du Medef s’inscrit dans ce cadre. Les dirigeants patronaux savent le gouvernement ouvert à leurs exigences, ils en demandent donc encore plus pour accroître leur pouvoir, leur portefeuille d’actions, leur patrimoine.
Et pourtant, ils ont déjà eu beaucoup, sans que cela se traduise par une baisse du chômage ou une relance de l’activité économique, ce qui s’explique justement par le fait que les cadeaux financiers que leur fait le gouvernement ne vont pas à l’investissement, mais aux actionnaires et à l’enrichissement des familles des possédants.
Les vrais assistés ne sont pas les chômeurs, comme le laissait entendre l’exilé fiscal Johnny Halliday, les vrais assistés sont au Medef. Leurs entreprises ont bénéficié de plus de 200 milliards d’aides diverses (dont 30 milliards d’exonérations de cotisations, 10 milliards du Cice, 6 milliards de crédit impôt recherche, etc).
Les vrais fraudeurs ne sont pas dans la classe ouvrière, ils sont au Medef. En effet, le grand patronat et les banques se sont offert 50 milliards de fraude fiscale, 20 milliards de fraude aux cotisations sociales patronales, 80 milliards d’évasion fiscale annuelle, etc. Qui dit mieux ?
Face à l’étendue du désastre, le PCF fait des propositions, comme «une modulation du taux des cotisations sociales patronales pour pénaliser les entreprises qui cassent l’emploi», ou la mise en oeuvre d’une «véritable réforme fiscale de gauche pour un impôt juste et utile».
Ce vendredi 5 décembre, à 17h, «aux Eléphants», à Chambéry, ce sont tous ces arguments que les militants communistes feront connaître publiquement.

Alain Dupenloup Par Alain Dupenloup