En Savoie, pour les élections cantonales, il n’y a plus que 19 grands cantons au découpage arbitraire. Le but officiel était d’en faire des cantons au nombre d’habitants grosso modo semblable.
C’était évidemment mission impossible, même si, effectivement, les disparités sont moins grandes qu’auparavant.
C’est que le pouvoir, en apparence, n’a pas tranché entre deux «logiques» : soit celle de la proximité avec une réduction de l’importance des grands cantons (par division en deux ou trois de ceux-ci, par exemple), soit celle de l’équité avec l’instauration de la proportionnelle.
En voulant ménager la chèvre et le chou, le pouvoir casse la proximité (les cantons sont plus grands), et renonce à l’équité (il n’y a pas la proportionnelle). Le seul résultat tangible de l’opération est de rendre plus difficile l’élection d’un élu Front de gauche et de renforcer la bipolarisation politique dans notre pays. Mais n’était-ce pas, au fond, le but recherché ?
En renonçant à toute idée de dépassement du capitalisme, François Hollande a décidé d’instaurer un système politique marginalisant toute contestation. C’est aussi dans ce choix qu’il faut chercher l’origine de toutes les réformes territoriales d’aujourd’hui.
Article des Allos n°911.
le 04 décembre 2014
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