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La construction du rassemblement rencontre de vraies difficultés

Pour les élections régionales de 2015, les communistes se sont très clairement prononcés, nationalement et régionalement, pour la constitution de larges listes combattant la politique d’austérité du gouvernement. Ce choix sans ambiguïté devait permettre de réunir facilement le Front de gauche, les écologistes et les « frondeurs » du PS. Or, malgré la volonté unitaire affirmée des communistes, pour notre Région Auvergne Rhône-Alpes, les discussions piétinent. On peut même penser que certains cherchent à isoler le PCF.

Bref résumé de ce qui s’est déjà passé.
A l’issue de la Conférence régionale Auvergne Rhône-Alpes du PCF (tenue le 21 juin), et conformément au mandat voté par les participants, les animateurs régionaux du PCF ont proposé une rencontre aux partenaires habituels du Front de gauche, mais aussi aux écologistes d’EELV et au groupe Nouvelle Donne (composé pour partie de contestataires du PS). L’idée était de rassembler pour porter « l’alternative de gauche à l’austérité », tout en refusant de faire le jeu de la droite (et de l’extrême droite).

Lors de la rencontre, EELV et ses alliés ont proposé comme condition «l’adoption, par les communistes, d’une charte, un texte à prendre ou à laisser, sans possibilités de le faire évoluer».
Il est évident qu’on ne peut pas fonctionner ainsi. Les communistes ont donc fait des propositions, mais, comme l’explique l’élue communiste Cécile Cukierman, «c’était sans compter sur le maintien du refus, par EELV, de modifier leur charte». Les discussions se sont donc retrouvées au point mort.

Le prétexte du cumul des mandats.
Un point de rupture a été atteint avec le rejet, par EELV, des candidatures de Cécile Cukierman et d’André Chassaigne, candidatures décidées par les communistes lors de leur Conférence régionale, au motif du cumul des mandats (nos deux camarades sont déjà parlementaires). Cette attitude fait problème : les communistes ne discutent pas des candidatures proposées par EELV (Elles concernent les écologistes, et eux seuls), ils n’acceptent donc pas qu’on discute les leurs (Elles concernent les communistes, et eux seuls).

Mais il faut aller plus loin dans l’analyse. Si la question du cumul des mandats peut se discuter, il faut bien voir que ce n’est qu’un prétexte pour « se débarrasser » des communistes. Car, sur le fond, Cécile Cukierman (au Sénat) et André Chassaigne (à l’Assemblée nationale) ont constamment combattu l’austérité, les privatisations de services publics et la réforme territoriale, ce qui n’a pas toujours été le cas des élus EELV (Que l’on sache, ce ne sont pas les communistes qui ont participé au gouvernement socialiste et discutent de la meilleure façon d’y retourner…).
Et c’est là que le bât blesse…

Les communistes ne se résignent ni à l’échec, ni à la division.
Face à cette situation bloquée, un Comité régional du PCF s’est tenu le 22 août à Givors et a débattu de la meilleure façon de faire bouger les choses (Notons d’ailleurs que Jean-Luc Mélenchon lui-même s’est ému de la façon dont, nationalement, EELV se comportait).

Malgré les difficultés évidentes, le PCF va donc faire de nouvelles démarches en direction de ses partenaires du Front de gauche sur la base des propositions contenues dans leur livre commun «L’Humain d’abord». Une conférence de presse se tiendra ensuite. Puis les adhérents du PCF seront consultés par vote du 31 août au 5 septembre.

Il serait bien, dans cette histoire, que «les intérêts de boutique» d’EELV ne l’emportent pas sur la nécessité de combattre l’austérité, que l’anticommunisme baisse un peu d’intensité, que l’on privilégie ce qui rassemble, et que l’électoralisme ne remplace pas la lutte des classes.

Alain Dupenloup

Article paru dans Les Allobroges N°926

 

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