Editorial
Répondre à l’alerte sociale et démocratique des régionales
Alain Dupenloup
Le 1er tour des élections régionales témoigne d’une situation extrêmement grave pour notre pays et son peuple. Selon nos informations, au moment où nous écrivons, en Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (participant assidu des rassemblements hyper droitiers de « la manif’ pour tous») arrive en tête avec 32,26 % des voix. Le Front national obtient 26,35 %, et le socialiste sortant, Jean-Jack Queyranne, 23,08 %. En Savoie, la liste Wauquiez totalise plus de 29 %, le FN plus de 27, et Jean-Jack Queyranne plus de 23 (il est en tête à Chambéry).
La liste de rassemblement conduite par Cécile Cukierman (intitulée de façon très restrictive «liste PCF» par la presse locale) obtient 5,44 % des suffrages sur l’ensemble de la Région et 4,89 % en Savoie. Au niveau de la Région, la liste EELV- PG fait 6,90 % (6,41 selon d’autres sources).
Ces résultats ne sont pas bons. Le FN fait des percées notables en plusieurs endroits, obtenant 29,31 % à Aix-les-Bains 1, 30,45 à Albertville 1, 31,91 à Albertville 2, 31,69 dans le Bugey savoyard, 32,51 au Pont-de-Beauvoisin, 32,50 dans le canton de St Jean, 30,14 à Ugine, etc.
Nous n’allons pas contempler ce désastre les bras croisés.
Car il y a urgence. Et tout d’abord, il nous faut analyser ce qui s’est passé. Avec près de 50 % d’abstention, c’est toute une politique et un monde politique qui ont été boudés par les électeurs.
Comme l’écrit Roger Martelli dans L’Humanité : «Le social libéralisme contient trois volets, l’acceptation de la mondialisation financière (la compétitivité), la mise au travail (la précarité plutôt que le chômage) et l’ordre social (au nom de la sécurité), autant de points sur lesquels il nous faut de nouveau expliquer, intervenir, rassembler.
En France, des millions de personnes souffrent du chômage et de la précarité, l’angoisse du lendemain ronge leur vie, les attentats du 13 novembre ont relancé le sécuritaire, l’état d’urgence est instrumentalisé. Le FN se nourrit de cette réalité, tandis que nos propositions de changement de société paraissent inaccessibles à beaucoup. Et pourtant…
La responsabilité des gouvernements successifs qui n’ont pas cessé d’affirmer qu’il n’y avait pas d’autre voie que celle de l’austérité est immense. Mais n’ont-ils pas froidement choisi : plutôt le Front national que le Front populaire» ? Droite et PS ont fait la promotion du FN en le désignant comme challenger incontournable à chaque élection. Le challenger s’est affirmé et il y a péril en la demeure.
Comme l’écrit Pierre Laurent : «les listes sur lesquelles les communistes se sont engagés ont travaillé à ouvrir un autre chemin, contre l’austérité, pour la solidarité et le progrès humain partagé». Le score obtenu par ces listes constitue un point d’appui pour continuer ce combat. Certes, ce score est modeste, insuffisant. Mais il est le fruit d’une mobilisation militante non négligeable, tenace, courageuse. Une nouvelle bataille commence,
rendue plus ardue, plus difficile, du fait de la montée du FN. Mais nous commençons tout de suite à la mener et appelons nos lecteurs à y participer.
Sommaire :
Editorial - Fusion des collectivités - Fermeture des urgences à Moûtiers - Elections régionales sous tension - Rassemblement pour la Sécu à La Léchère - Contre les atteintes aux libertés - Israël épinglé par la Commission européenne - Allos sports.
Par Alain Dupenloup