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Les Allobroges - N°938 - 1er Mars 2O16

Editorial

Ils ont ouvert la boîte de Pandore, il faudra du monde pour la refermer

Alain Dupenloup

En offrant 40 milliards de «Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (le CICE)» aux entreprises sans aucune contrepartie (ni créations d’emplois), en reprenant systématiquement à son compte les exigences du Medef, en ouvrant largement les services publics à la concurrence, en les privatisant comme le demande la Commission européenne, en organisant une véritable casse du code du travail, le gouvernement a ouvert la boite de pandore des idées ultralibérales et la droite court derrière lui pour rester au moins «à son niveau». La «prestation» de François Fillon à Aix-les-Bains mérite ainsi qu’on s’y arrête.
En effet, soutenu par Dominique Dord et tenant un meeting de campagne pour les primaires à droite, François Fillon était dernièrement au centre des congrès d’Aix-les-Bains. Il n’a pas fait dans la dentelle, proposant, selon ses propres termes, «un programme radical», c’est-à-dire (car il faut traduire) un programme profondément antipopulaire.
Il a ainsi proposé «une stratégie européenne autour de l’énergie» sans remettre en cause la libéralisation du secteur, la privatisation des barrages ou les investissements internationaux suicidaires d’EDF. Il s’est clairement prononcé pour l’exclusion de la Grèce de l’Europe (Bonjour la solidarité !
Adieu les promesses du début !).
Concernant plus précisément notre pays, il a repris les habituelles antiennes de la droite, la suppression de l’impôt sur les grandes fortunes et la baisse des «charges» des entreprises…
Ni la justice fiscale, ni le social ne font partie de sa vision du mode. D’ailleurs, François Hollande ayant bien commencé le travail, François Fillon, décomplexé, le poursuit : il veut «réformer drastiquement le code du travail en ne gardant que les 150 pages sociales fondamentales». C’est un recul social «historique» qu’il nous promet ainsi !
Dans la panoplie des propositions ultralibérales, François Fillon ajoute celle-ci : «Repasser aux 39 heures dans la Fonction publique pour économiser 600 000 emplois», ce qui signifie désintégrer les conditions de travail et refiler le bébé au privé, forcément.
Naturellement la démocratie lui pèse. Il propose donc d’en finir avec la démocratie locale en fusionnant régions et départements et en supprimant les communes au travers de fusions multipliées.
Le gouvernement actuel a montré le chemin, pourquoi la droite ne l’utiliserait-elle pas ? Et puis, ses passages en force font des émules : François Fillon veut «utiliser tout l’arsenal légal pour faire adopter un maximum de réformes dans les trois mois suivant la présidentielle, du 49-3 aux ordonnances, en passant par le vote bloqué» !
En menant une politique de droite, François Hollande et Manuel Valls ont banalisé le libéralisme et dégoûté les salariés. La droite en profite (bien que parfois mise en difficulté par l’occupation socialiste de son propre terrain !). C’est un terrible recul de société qui est en marche. Il nous faut inverser le cours des choses en rassemblant à gauche sur un projet de transformation sociale.
Et, dans cette démarche, la valse des egos n’a pas sa place.

Les Allobroges - N°938 - 1er Mars 2O16
 

le 03 March 2016

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