Violences urbaines :
à force de tirer sur la corde...
En 2005, la mort atroce, à Clichy-sous-Bois, de Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés alors qu’ils fuyaient la police, avait engendré 3 semaines de révolte. Sur les dix-huit derniers mois, 17 personnes sont mortes tuées par les balles de policiers lors d’un contrôle routier ! Et certaines ont été touchées, alors qu’elles ne demandaient rien à personne, comme à Marseille, dans la nuit du 1er juillet, où un trentenaire qui ne manifestait pas a été tué d’un tir de Flash-Ball, ou en Meurthe et Moselle, où un homme de 25 ans a été touché par un projectile du Raid alors qu’il rentrait chez lui au volant de sa voiture ! Cette année, l’assassinat de Nahel Merzouk par un motard de la police a embrasé les banlieues. Et l’initiative de l’ancien larbin d’Eric Zemmour, Jean Messiha, d’ouvrir une cagnotte en faveur de ce policier tueur est d’une indécence totale ! C’est la cagnotte de la honte !
Deux poids, deux scandaleuses mesures !
Le fils d’Eric Zemmour, Hugo, a été placé en garde à vue après avoir provoqué un grave accident en état d’ivresse. Le fils de l’ancienne députée Nadine Morano, Grégoire, a été placé en garde à vue suite à un délit de fuite sous l’emprise de la cocaïne. Là, la police n’a pas tiré ! Et on ne supprimera pas des allocations familiales à ces deux familles qui s’en moquent... Par contre, vouloir sucrer les allocs à de pauvres mères de famille qui n’en peuvent plus et n’ont plus les moyens financiers et humains de « gérer » leur famille, parce que leur gosse a fait une connerie, est ignoble ! Sait-on qu’à Chambéry le Haut, ce sont ces mêmes mères de famille qui ont tenté de retenir leurs enfants et ont risqué de se faire brûler pour éloigner les poubelles en flammes des habitations ? Honte aux élus LR et RN qui veulent les taxer !
Stop à l’abandon des quartiers par la République !
Les émeutes d’une partie de la jeunesse des banlieues ont choqué. Des écoles, des mairies, des permanences du Secours populaire, les locaux de la Fédération des œuvres laïques à Chambéry ont brûlé. Ceux qui ont fait ça se sont tirés une balle dans le pied : détruire des services publics qu’on a eu tant de mal à garder n’est pas acceptable.
Dans le même temps, il faut rappeler que les gosses des quartiers sont harcelés par la police, soumis aux contrôles au faciès, victimes du racisme. Les municipalités qui administrent des banlieues ont été massacrées par les plans d’austérité qui ont siphonné les fonds consacrés à l’éducation, à la culture, à l’action sociale, à l’enfance, à la santé, aux activités périscolaires, au travail associatif.
Services publics fermés, chômage trois fois supérieur à la moyenne nationale, avenir bouché ou assigné à des emplois précaires et sous-payés : il ne faut pas s’étonner de la colère qui éclate. Si on ne change pas les choses, elle reviendra !
Pendant ce temps, le RN se fout de nous !
Surfant sur les violences, Marine Le Pen et le RN envisagent la « prise du pouvoir ». Mais ils se moquent du monde : ils prétendent défendre les travailleurs, mais les élus RN à l’Assemblée nationale ont voté toutes les mesures antipopulaires de la droite et du gouvernement.
Toujours contre le social, toujours contre !
Ils ont voté contre l’augmentation du Smic, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre le blocage des prix des produits de première nécessité, contre la gratuité des cantines et des fournitures scolaires pour les plus modestes, contre la revalorisation des petites retraites, etc.
Toujours contre la justice sociale, toujours contre !
Et, pour éviter de mettre les riches à contribution, les élus du RN ont voté contre le rétablissement de l’ISF, contre une taxe sur les superprofits, contre l’augmentation de la TVA sur les produits de luxe !
Le PCF avance des propositions.
Pour les communistes, il faut sortir des fractures qui traversent le pays. Par exemple, en recréant une police de proximité bien formée pour remplacer la violence par le dialogue, en abrogeant la loi de 2017 qui élargit la possibilité aux policiers d’utiliser leur arme, en investissant 10 milliards pour nos communes, en renforçant la protection et le suivi des jeunes, en décidant de ne fermer aucune classe à la rentrée scolaire, en travaillant à une société « zéro jeune au chômage », en stoppant la multiplication des contrôles au faciès, en appliquant fermement la loi sur le racisme, en mettant en œuvre une véritable refondation de la police.
Bref, en travaillant à la construction d’une société à visage humain.
Liaison valléenne Bozel Courchevel :
la question concerne tous les habitants de la vallée
Le projet de liaison câblée Bozel Courchevel pose plusieurs questions.
Les « liaisons valléennes » sont des remontées mécaniques reliant les fonds de vallées et les stations de ski, liaisons destinées à diminuer le nombre des voitures allant dans les stations. Ces liaisons peuvent contribuer à la (re)-dynamisation d’un territoire. Le projet d’ascenseur valléen entre Bozel et Courchevel date de plusieurs décennies. Il revient au grand jour.
Liaison Bozel – Courchevel : des aspects positifs.
La section communiste du secteur a tenu deux réunions sur le sujet. L’idée de permettre aux skieurs locaux, aux pisteurs, aux moniteurs, aux saisonniers, aux salariés de Courchevel de ne plus prendre la route, mais d’utiliser un ascenseur valléen pour se rendre au travail, fait consensus. Si le budget défini par le candidat à la construction de la remontée (La Société des 3 Vallées), en délégation de service public, est élevé (28 millions d’euros, on parle de 30% de « dépassement », et plus si affinités...), le gain en CO2 supprimé avec la diminution de la circulation automobile entre Bozel et Courchevel est à prendre en compte. Selon le journaliste Guillaume Armand, « cette liaison vise à offrir une solution alternative à la voiture pour tous les habitants de la vallée, les saisonniers et les touristes qui vont à Courchevel pour travailler ou pour skier ». On estime à 5 000 ou 6 000 le nombre des voitures qui montent quotidiennement à Courchevel.
Mais, faut-il continuer à développer l’immobilier
touristique en montagne ?
Si chacun comprend bien qu’il faut diminuer le nombre des voitures circulant entre Bozel à Courchevel, un des buts assignés au projet fait problème : il s’agit de développer « un, pôle touristique de vallée », bref, d’attirer de nouveaux touristes. Or, la 2x2 voies entre Albertville et Moûtiers sature chaque samedi d’hiver, et un moratoire sur les constructions immobilières dans les stations de ski est demandé depuis des années par les progressistes savoyards. Faut-il encore construire des lits touristiques en altitude ? Eau, assainissement, accès, pollution, multiplication des lits froids, respect des paysages deviennent des questions cruciales.
Continuer à construire pour le tourisme n’y répond pas. La diminution du CO2 entraînée par une réduction des voitures entre Bozel et Courchevel sera très largement compensée par le nombre des voitures touristiques utilisant l’autoroute et la 2X2 voies entre Chambéry et Bozel pour se rendre au départ de l’ascenseur valléen.
Le projet immobilier sur Bozel et St Bon n’est-il pas exagéré ?
Si des avis partagés s’expriment sur le projet, l’immobilier envisagé interroge tout le monde : « L’objectif est de créer 1 350 hébergements touristiques et saisonniers dans les deux villages (sans doute plus ensuite) afin d’équilibrer le budget de fonctionnement de l’ascenseur ». A Bozel, environ 800 lits chauds seraient créés (qui seront certainement, en partie, « froids » !), « la zone du Désert étant déjà ciblée par les promoteurs afin d’y construire résidences hôtelières et de tourisme ». Ils ne perdent jamais de temps ! Quant à consulter les populations... Car on se propose de construire presque l’équivalent d’une petite bourgade, ce que les habitants locaux (et de la vallée !) n’apprécient peut-être pas.
Un parking « d’environ 500 à 650 places » pourrait voir le jour au Pré de la Chèvre. L’artificialisation du sol répond-elle aux objectifs écologiques d’aujourd’hui ?
Un débat est nécessaire.
Faire un ascenseur valléen pour répondre aux besoins locaux, mais en voulant augmenter la venue des touristes,e st-ce soutenable ? N’y a-t-il pas le risque d’une dérive ? Il faut construire de l’immobilier pour rentabiliser le projet, nous dit-on. Mais, le projet n’est-il pas, de ce fait, surdimensionné ?
N’est-il pas possible de construire une remontée plus modeste, n’ayant pas le même « rendement » toute la journée, pour emmener les travailleurs à Courchevel ? A Courchevel, ne peut-on pas construire des logements pour les saisonniers, leur évitant ainsi d’aller loger à Bozel ?
L’inauguration d’un 5 étoiles par le député LR Vincent Rolland prouve que, pour certaines catégories sociales, on trouve,dans la commune, l’emplacement nécessaire.
Faire de nouvelles aires de covoiturage, développer le transport par bus électriques, maintenir des loyers abordables, tout ceci mérite discussions. Car, au travers du projet d’ascenseur valléen Bozel Courchevel, c’est toute la question de l’avenir du département qui est mise en débat.
Menons-le publiquement.
