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Les allobroges numériques N°1030 [Spécial confinement]

 
 

 EDITORIAL 

La terrible pandémie du Covid 19 pose d’innombrables questions. Les communistes souhaitent apporter leurcontribution à la réflexion. Selon de nombreux experts, le développement des épidémies virales est lié à la raréfaction des espaces de vie des animaux sauvages. Sans comparer ce qui n’est pas comparable, cela interroge sur la volonté de responsables et d’investisseurs de poursuivre l’équipement de nos montagnes en remontées mécaniques et constructions immobilières. Est-il sage, à La Rosière, de vouloir raser une forêt pour un nouveau projet immobilier, de vouloir écorner le Parc de La Vanoise ou équiper le vallon du Lou aux Menuires, etc ? Un moratoire s’impose pour réfléchir en tenant compte de ce que nous vivons aujourd’hui.
 
Ensuite, le coronavirus prouve la nécessité de reconstruire un grand système public de santé. L’austérité se révèle catastrophique. Les hôpitaux manquent de masques, de charlottes, de blouses, de personnels, de médicaments dont certains, indispensables en réanimation, sont produits en Inde et en Chine. L’entreprise Luxfer, près de Clermont-Ferrand, seule usine de bouteilles d’oxygène, et Famar, qui produit 12 médicaments d’intérêt majeur, sont sur le point de disparaître ! Leur nationalisation permettrait de les relancer. Les personnels des hôpitaux savoyards ont fait grève des mois pour exiger des moyens et une revalorisation de leurs métiers. Pourquoi n’ont-ils pas été entendus ? Les regroupements d’hôpitaux publics ont-ils été une bonne réponse à la question de la Santé ? Un bilan est nécessaire. Et ne faut-il pas rouvrir urgences et chirurgie sur le site de Moûtiers ? Quant à la course au vaccin contre le Covid 19, elle est plombée par une redoutable concurrence entre pays, alors qu’il faudrait de la coopération, du partage des découvertes. La recherche fondamentale a été délaissée car ne procurant pas de bénéfices immédiats ! Il faudrait au contraire investir fortement dans ce secteur.
 
Et si le gouvernement a changé de discours, par derrière, il commande à la Caisse des dépôts et consignations un rapport pour accélérer la marchandisation de la santé, il souhaite impulser des partenariats « public privé » qui vont accélérer la privatisation de l’hôpital. Emmanuel Macron entend continuer dans la voie d’un libéralisme dont nous payons pourtant le prix fort.
 
D’ailleurs des entreprises cherchent à utiliser la crise pour pressurer plus encore les travailleurs, l’état d’urgence permettant d’augmenter la durée du travailet de limiter les congés payés ! La mondialisation capitaliste a montré ses dangers et le traité de Maastricht ses limites (plus personne n’ose en parler...). S’il n’est pas question de s’enfermer dans les frontières, ce qui entraînerait un appauvrissement des populations, il faut évidemment relocaliser des productions (Spirel, Graftech et d’autres devaient;toujours être en activité !), en finir avec les accords internationaux comme le Ceta, donner des pouvoirs nouveaux aux salariés pour qu’ils contrôlent producions et choix stratégiques des entreprises, redonner toute leur place aux services publics :100 000 lits ont été supprimés en 20 ans dans l’hôpital public ! Face à la pandémie, le PCF appelle à créer un fonds d’urgence sanitaire. Ce fonds peut être alimenté par une contribution des grands groupes, des banques et des compagnies d’assurances. Car l’argent existe : Axa s’apprêtait à verser 3,4 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires au titre de 2019 ! Et il faut rétablir l’impôt sur la fortune. Alors, il faut tout faire pour vaincre la maladie, mais commencer à faire en sorte que l’après ne soit pas comme l’avant.
 
Billy Margueron