EDITORIAL
Gagner la paix, une nécessité majeure !
Les 15 et 16 mars, à Chambéry, pour la 26ème fois, les étudiants étrangers inscrits à l’Université Savoie Mont Blanc ont présenté au public savoyard leur pays, leur culture et leurs traditions au travers de diverses animations, lors d’un « salon interculturel » animé et festif. Coorganisé par la ville de Chambéry et l’Université, l’évènement a accueilli près de 5 000 participants dans un esprit de partage et de dialogue, ô combien positif en cette période où le discours martial et guerrier s’impose au plus haut niveau de notre pays. Un temps fort du salon a été la parade des drapeaux au stade et en ville, parade fraternelle sur laquelle flottait symboliquement le drapeau afghan. Ce « tour du monde » de la diversité est une très belle initiative dont Emmanuel Macron devrait s’inspirer. Malheureusement, il n’en est rien.
En effet, le président français a réitéré ses propos concernant « l’envoi de troupes au sol en Ukraine », disant : « Peut-être qu’à un moment donné, il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu’elles soient, pour contrer les forces russes ».
Notons que, dans le même temps, Emmanuel Macron n’envisage pas de proposer à l’Europe de rompre son partenariat privilégié avec Israël. C’est le règne « assumé » du « deux poids, deux mesures ».
Cette fuite en avant guerrière est porteuse de risques terribles et ne concourt pas à trouver des solutions aux conflits. On commence par fournir des armes, on envoie ensuite des soldats sur le terrain, et on termine par la 3ème guerre mondiale ? Au débat tenu au Manège, à Chambéry, les communistes Fabien Roussel et Léon Deffontaines ont proposé une toute autre démarche. Pour eux, il faut tout faire pout privilégier une solution négociée au conflit. L’armée russe doit quitter le territoire ukrainien, et cela peut se faire de façon pacifique en appelant tous les pays du monde opposés à la guerre (et ils sont majoritaires) à faire pression sur le criminel Poutine pour qu’il accepte la négociation, en appelant à un accord entre l’OTAN et la Russie sur le respect des frontières, en facilitant la signature de tous à un traité de désarmement nucléaire, en exigeant de la commission européenne une politique de règlement pacifique des conflits partout dans le monde.
Des militants communistes savoyards se sont adressés aux parlementaires du département pour leur demander de refuser le traité guerrier voulu par Emmanuel Macron entre la France et l’Ukraine. Hormis Jean-François Coulomme (LFI), aucun parlementaire ne leur a répondu ! La lettre des Savoyards communistes disait : « Cet accord ferait de la France un cobelligérant et entraînerait notre pays dans une escalade guerrière qui pourrait amener toute l’Europe dans un conflit aux conséquences incalculables entre puissances nucléaires ».
Comment nos élus départementaux font-ils pour ne pas mesurer la gravité de la situation ?
Personne n’excuse la guerre déclenchée par Vladimir Poutine.
Mais il faut sortir de cette horreur, avec son terrible lot de morts, de défigurés, d’amputés. Il faut en sortir par la négociation, même si c’est difficile, même si ça paraît impossible, plutôt que d’aggraver les affrontements, les maisons détruites, les civils affolés, les gamins assassinés. Il faut en sortir, et ce n’est pas d’ajouter de la guerre à la guerre qui le permettra. Youri Gagarine disait : « En regardant la terre de loin, vous réalisez qu’elle est trop petite pour qu’il y ait un conflit, et juste assez grande pour une coopération ». Sages paroles.
Alain Dupenloup
