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Les Allobroges - N°886

Editorial

Après Brignoles, quelle stratégie ? 
Alain Dupenloup
 
Au lendemain de l’élection de Brignoles, Manuel Valls annonce une tournée contre le FN, annonce largement répercutée par les médias. Et ce, comme si ses scandaleuses déclarations contre les Roms n’avaient pas fait le jeu de l’extrême droite. Car c’est bien Marine Le Pen qui en a profité. 
Le résultat de l’élection de Brignoles devrait donc inciter à de sérieuses remises en cause. La très forte abstention populaire qui s’y est manifestée sanctionne «une politique gouvernementale qui prend aux pauvres et donne aux riches». Ce n’est pas d’un surcroît de «pédagogie» gouvernementale dont nous avons besoin, c’est d’une vraie politique de gauche organisant enfin le partage des richesses. C’est ce qu’ont voulu dire les manifestants rassemblés lors de la visite de François Hollande à Chambéry (voir la photo ci-contre). 
 
Le Front national capitalise les déceptions que l’UMP (qui ne parvient pas à faire oublier les années Sarkozy) ne peut capter. 
Il rassemble aussi un électorat de droite qui le trouve plus «porteur» pour contrer toute montée des revendications populaires. Le «diviser pour mieux régner» du FN rassure cet électorat : avec une telle politique, les pauvres se tiendront tranquilles ! 
L’élection de Brignoles confirme et amplifie les scores enregistrés par l’extrême droite dans toutes les élections partielles précédentes. Ajoutons que le choix lamentable des Verts, appuyés par les socialistes locaux, de présenter une candidate en dépit du risque d’élimination du candidat communiste pour le second tour, a conduit au pire. On ne base pas des choix politiques sur une liste de règlements de comptes à effectuer. Et c’est valable pour tout le monde ! 
Quant au discours du Front national, il est important de le décrypter. Le «tous pourris» qu’il agite est le vieux ressort fasciste qui évite de voir où sont ses véritables intérêts. La thèse du «choc des civilisations», qu’il fait sienne, dissimule un fait essentiel : 
c’est le capitalisme qui infecte la mondialisation et la construction européenne. Les propos répétés sur le soi-disant péril sécuritaire détournent des solidarités et du partage. Comme le dit le PCF, «le FN est un garde-fou du libéralisme qui ne rechigne pas devant les perspectives autoritaires quand la démocratie le menace. Il a pour fonction de jeter les colères dans les impasses». 
 
Pour faire reculer le FN, il faut faire reculer le désespoir et le repli sur soi. Cela implique de réussir à construire des rassemblements suffisamment puissants pour surmonter les entreprises de division, construire les communautés d’intérêts (les solidarités de classe) nécessaires pour isoler et battre la minuscule oligarchie qui monopolise les pouvoirs politique et économique. 
Cela exclut le recours aux «petites phrases», aux formules politiciennes «percutantes», cela demande de préférer le dialogue aux mises à l’index, de s’en tenir à l’essentiel, à savoir bâtir les fraternités qui contestent la terrible logique des concurrences. 
Le chemin n’est pas simple, n’est pas facile, mais c’est le bon chemin à suivre, car le tocsin de Brignoles doit être entendu. 
 

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le 22 octobre 2013

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