PCF Savoie

PCF Savoie
Accueil > Publications > Allobroges
 

 
 
 

Les Allobroges - n°889

 

Edito
Des dizaines de milliers à Paris à l’appel du Front de gauche !
Alain Dupenloup
 
Il était temps de riposter, d’ouvrir de nouveau un chemin. En effet, les extrémistes de droite s’étaient senti pousser des ailes, allant jusqu’à huer le président de la République un 11 novembre, injuriant Christiane Taubira d’une manière ignoble, signant d’odieux «appels» justifiant la prostitution, tandis que des élus populistes et des patrons haineux se coiffaient d’un bonnet rouge fabriqué hors de France pour cacher leurs responsabilités dans un désastre social ! Oui, il fallait leur reprendre la rue pour mettre en avant la nécessité d’une politique réellement de gauche.
C’est ce qu’a fait le Front de gauche le 1er décembre à Paris.
Il y avait beaucoup de monde, avec une forte participation des communistes.
Face à la clarté de leur engagement, le jeu des petites phrases politiciennes paraît dérisoire, les justifications ministérielles de l’austérité passent pour ce qu’elles sont, à savoir de lâches renoncements face aux exigences des «investisseurs», des puissants, des marchés financiers. Ayant fréquenté les mêmes «grandes» écoles que les ténors de la droite, participant aux mêmes séminaires qu’eux dans des hôtels hors de prix où les dirigeants du Medef viennent leur faire la leçon d’économie libérale, certains ministres socialistes en ont adopté les façons de penser. Pour eux, comme pour la Commission européenne qui leur tient la main, il n’y a pas d’autre politique possible que celle des économies dans la dépense publique.
Cette politique brise des vies, crée du chômage. Des pans entiers de la jeunesse s’abîment dans la misère et ne voient pas d’avenir. Les retraités d’aujourd’hui doivent accepter de nouveaux sacrifices, soi-disant pour préserver un système de retraite dont leurs enfants ne bénéficieront pas !
Ceux qui veulent ramener cette réalité à la bataille d’une région contre l’Etat centralisateur se trompent de combat et d’époque, et trompent ceux qui les écoutent. Ce n’est pas de divisions régionalistes dont nous avons besoin, mais d’unité combative de tous les salariés, précaires et chômeurs de France, pour faire reculer les politiques d’austérité et regagner des avancées sociales pour tous.
Il nous faut éclairer les enjeux, c’est indispensable. Et reprendre la rue aux nouveaux factieux, aux bonimenteurs et au patronat y contribue fortement. La fatalité du «on n’y peut rien» est distillée chaque jour par des commentateurs médiatiques au service de la grande bourgeoisie. Elle recoupe le «il n’y a pas d’autre politique possible» du PS, lequel donne du corps au «il faut même aller beaucoup plus loin» de la droite.
Ainsi, quand des dizaines de milliards fuient le pays chaque année, quand d’autres dizaines de milliards d’argent public sont donnés au patronat sans contrôle ni contraintes, il n’y aurait pas d’autre alternative que les coupes claires dans les dépenses publiques et la hausse de la TVA ? Il était temps de marcher de nouveau dans Paris pour exiger une révolution sociale et fiscale, pour dénoncer les ravages du «coût du capital», pour dire que la gauche existe et propose. Et nous allons poursuivre cette mobilisation.