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Les Allobroges - N°915 - 17 Février 2O15

Sommaire :
Editorial - Chambéry : Michel Dantin est bien de droite - Chambéry : drôle de manières - Moûtiers : la lutte pour l’hôpital continue - Bourg St Maurice : le retour du tunnel - Compte-rendu de mandat de Christiane Lehmann - Inscriptions pour le 28 février - Une déclaration de Jean-Louis Portaz - Réunion des retraités du SNUipp - Allos sports - Pourquoi Charlie ?

 

EDITO

Salaires, emploi et conditions de travail à l’ordre du jour

Alain Dupenloup

Le 16 février, les salariés d’Alpina, à Chambéry, étaient en grève pour les salaires, l’emploi et les conditions de travail. Leurs légitimes revendications recoupaient celles portées partout en France par de nombreux mouvements sociaux. Le journal L’Humanité a pu titrer : «le retour des grèves pour les salaires».

Le site Alpina de Chambéry emploie 145 salariés. L’usine produit des pâtes, du couscous et des crozets (production particulièrement porteuse dans le département). Mais, en abandonnant les marchés jugés insuffisamment «rentables», la direction d’Alpina réduit la voilure et en profite pour res-tructurer son usine. Les embauches sont stoppées, les intérimaires sont remerciés et les équipes sont cassées, les salariés étant répartis autrement sur le site. Les conséquences salariales sont immédiates : 100 euros mensuels de moins pour les employés du conditionnement, et une prime suppri-mée en fabrication (correspondant à 70 euros par mois). Naturellement le tout est accompagné d’une forte dégra-dation des conditions de travail.

En France, en Europe, le patronat utilise ainsi sa propre crise pour faire passer en force des restructurations et une casse sans précédent des acquis sociaux. Il fait payer aux salariés les conséquences de ses propres choix. Il en espère un regain de profits (et il l’obtient !), et une mise au pas du salariat (mais les résistances se multiplient).

Ainsi les entreprises du CAC 40 accumulent des profits démentiels grâce à la violente cure d’austérité imposée aux

travailleurs. Seule l’importance des mobilisations sociales limite les dégâts, imposant parfois de nets reculs au patronat. Chez Vinci, cinq grands chantiers ont fait grève, aux Aéroports de Paris quatre syndicats ont déposé un préavis, les routiers ont dénoncé la «smicardisation» de leur profession, chez Renault, Thales ou Michelin, la revendication salariale est à l’ordre du jour. La CGT appelle d’ailleurs à une journée nationale d’action dès le mois de mars.

Notons, en passant, l’assourdissant silence du Front national sur la question des salaires. Pire, lorsque par hasard il en parle (comme l’a fait son secrétaire général Steeve Briois), c’est pour accuser «Bruxelles et l’immigration massive» d’être respon-sables de la baisse du pouvoir d’achat ! Comme l’écrit Sébastien Crépel dans L’Humanité : «La responsabilité du Medef, tout comme la revendication d’une revalorisation du Smic et d’une hausse globale des salaires sont ainsi escamotées».

Dans notre département, les candidats du Front de gauche aux élections départementales parleront de la nécessité d’aug-menter les salaires. Ils affirmeront leur solidarité avec les tra-vailleurs en lutte pour de meilleurs salaires. Mais ils montreront, de plus, que le gouvernement et la grande majorité des conseil-lers généraux savoyards sortants ont une responsabilité dans la stagnation salariale en bloquant le salaire des employés du département. De ce point de vue, les élections départementales seront un moment concret de la lutte contre l’austérité.