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Après l’éboulement en Maurienne.

Une purge hydraulique a été menée en Maurienne (sur le secteur de La Praz) pour sécuriser la falaise qui s’est effondrée sur la route, la RD 1006, l’autoroute A 43 et la voie ferrée. Selon la journaliste Sarah Cortay, « l’objectif était de desceller les blocs de roches encore instables en larguant de l’eau depuis les airs ». Christine Fons, cheffe de projet pour SNCF Réseau explique : « environ 12 000 m3 de roches sont déjà tombés, et on estime qu’il reste 3 000 ou 4 000 m3 qui menacent de s’effondrer à tout moment ». Et la purge hydraulique « ne suffira pas à sécuriser la falaise sur le long terme ».

La géologie montagnarde est remuante. Les éboulements en Tarentaise entre Notre-Dame-de-Briançon et Pomblière, purgés ou pas, menacent toujours car la montagne n’est jamais inerte. Les seules véritables solutions (durables et pérennes) sont de changer les trajets d’endroit. Entre Moûtiers et Pomblière, la route passe désormais sur l’autre rive de l’Isère. A Aigueblanche, l’arrivée de la route de Navette au parking du barrage a été supprimée. En Maurienne, la bonne réponse à la dangerosité du passage de La Praz est bien la réalisation de la transalpine ferroviaire Lyon Turin. Dire, « il suffit de purger régulièrement la pente pour que les trains puissent passer », semble peu réaliste.

La décroissance, le fond du refus des No Tav.

Certes, le creusement des accès et du tunnel de base du Lyon Turin implique que les problèmes comme l’eau soit étudiés et maîtrisés. Mais avancer les éventuels problèmes de l’eau pour refuser la construction du Lyon Turin cache le fond des choses : les opposants au Lyon Turin (Les No Tav), pour nombre d’entre eux, pensent (ou souhaitent) que la décroissance économique rendra superflue l’amélioration du transport des marchandises.

Il y a « décroissance » et « décroissance » : la décroissance des budgets militaires est une nécessité, celle de la production du riz pour les populations démunies est un crime (d’ailleurs, quand il y a « décroissance », les pauvres en sont toujours les premières et principales victimes !). Ensuite, la mondialisation est un phénomène qui n’est pas nouveau. Déjà à l’âge du bronze on allait chercher loin les éléments nécessaires à sa fabrication. La mondialisation du monde romain a été énorme. Et toute mondialisation connaît des hauts et des bas, mais revient à la charge, car c’est une évolution « naturelle » de la production. Ce n’est pas la mondialisation en soi qui est critiquable, mais les objectifs qu’on lui assigne : la recherche du profit ou, au contraire, le partage des connaissances et des découvertes. Qu’il y ait augmentation ou ralentissement des échanges (selon la conjoncture), qu’il y ait relocalisation (souhaitable) de productions, le Lyon Turin a sa nécessité car les échanges économiques ne vont pas s’effondrer, même si leur maîtrise est indispensable.

Tout le rail est menacé par le libéralisme, pas seulement le Lyon Turin. C’est un enjeu de lutte sociale.

Lors de (rares) débats contradictoires (en Savoie), les opposants au Lyon Turin nous ont affirmé : le Lyon Turin sera géré par TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin, société franco-italienne chargée de la construction du Lyon Turin), et donc quasi privatisé. Mais il peut être service public, c’est un combat. L’ensemble du réseau ferroviaire français est menacé par la mise en concurrence et les privatisations, ce n’est pas propre au Lyon Turin. Et il faut se battre pour retrouver un grand service public du rail en France. Le Lyon Turin s’inscrit dans cette mobilisation.

 

 

[Allos 1100]  Quelques réflexions à propos du Lyon Turin

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