EDITO
Une rentrée politique sous le signe de la reconstruction à gauche
Alain Dupenloup
Après nous avoir bassiné sur l’inversion de la courbe du chômage tout en pratiquant une politique ne la permettant pas, François Hollande a changé de discours. La « reprise » n’est plus là, le chômage augmente, la déflation menace, alors il reconnaît du bout des lèvres qu’il y a de l’inquiétude, mais c’est la faute à l’Allemagne et il maintient le cap dans l’attente fiévreuse d’une hypothétique reprise. Pire, il se propose d’en remettre une couche en allant plus loin encore dans la voie de l’austérité ! Des ministres de son propre gouvernement ayant pris quelques distances avec un tel aveuglement, on vient d’apprendre, au moment où nous écrivons, la démission de ce gouvernement. Mais si c’est pour constituer un nouveau gouvernement continuant la même politique, cela ne fera qu’aggraver la profonde crise politique que nous connaissons.
Car les faits sont têtus, avec une croissance en berne, avec l’explosion de la précarité, avec une capacité de production industrielle qui a baissé de 4 % depuis la fin 2013 (et de 11 % depuis 2008 !), les conditions de vie se sont dégradées. Et le fossé se creuse entre les certitudes placides du président de la République et la réalité vécue par nos concitoyens.
Comme l’a dit un responsable national du PCF, «François Hollande parle depuis un radeau coulé, sans la moindre espérance d’un léger vent dans les voiles, au milieu d’un océan d’austérité, en suivant une route tracée par Merkel et Gattaz».
Manuel Valls affirme que tous ceux qui, à gauche, contestent sa politique, sont des irresponsables, qu’aucune autre politique n’est possible et qu’il faut s’unir pour la soutenir. C’est à un suicide collectif qu’il nous convie ! Nous ne le suivrons pas dans cette voie, mieux même, nous allons redoubler d’efforts pour résister à sa politique et rassembler autour d’une autre politique.
Car il est possible de sortir de l’hyper-concurrence et de lui substituer la coopération, possible de libérer l’économie et le travail du poids du capital, d’utiliser les richesses produites autrement que dans l’accumulation financière et la spéculation, de développer un nouveau modèle productif au service de l’emploi et de la transition écologique, de relancer de grands services publics, de redonner le pouvoir aux citoyens au travers d’une VIème République, de rompre avec cette Europe du fric et de refonder le projet européen.
Les communistes savoyards lancent le débat, veulent échanger, rassembler et construire collectivement les grands axes d’une nouvelle politique au travers de plusieurs initiatives. Ils organisent un car pour aller à la fête de L’Humanité des 12, 13 et 14 septembre à La Courneuve, ils impulsent un débat sur la réforme territoriale le 4 octobre à Coise, ils se réunissent en AG le 17 octobre pour débattre et proposer, et ils travaillent à une grande fête des Allobroges où ils espèrent bien tenir un véritable débat contradictoire sur la réforme territoriale. André Chassaigne, Hervé Gaymard, d’autres encore pourraient y participer. Notre fête des Allobroges fait le pari de la confrontation porteuse de réponses, elle sera un très fort moment de démocratie républicaine, on y va tous !
