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C’était dans le Dauphiné du 19 mars : pour lutter contre le coronavirus « le laboratoire pharmaceutique français Sanofi (se disait) prêt à offrir aux autorités françaises du Plaquenil pour soigner 300000 malades. » Que de générosité !

La générosité de Sanofi est incommensurable. En 2015, pendant que le directeur général de Sanofi, Chris Viehbacher, était viré avec un « parachute doré » de près de 4,5 millions d’euros, son successeur Olivier Baudricourt était accueilli avec un « golden hello » (prime de bienvenue) de 4 millions. Ajoutez les salaires fixes et les dividendes, et l’on franchit l’échelle des dizaines de millions d’euros. Passées les bornes y’a plus de limites. 

Un technicien de chez Sanofi Montpellier, lors d’une assemblée générale des actionnaires à Paris, en mars 2015, a crié sa révolte  à l’adresse des dirigeants siégeant à la tribune (voir France 2-cash investigation de juillet 2015) : « Vous gagnez 24 000 euros par jour, vous vous engraissez sur le dos des salaires, 24 000 euros c’est un salaire d’un an ! » Entre 2008 et 2016, Sanofi a versé près de 30 milliards d’euros de dividendes, soit 50% des bénéfices. Macron (alors ministre) interviewé par Elise Lucet (France 2), trouve que c’est justifié. D’ajouter : « un ministre socialiste doit être docile et pragmatique. » Pierre Gattaz ( patron du Medef en 2015), sans doute inspiré par le chanteur Luis Mariano, déclare : « Les dividendes c’est merveilleux, c’est magnifique parce que ça rémunère des risques…». Paradisiaque !

Générosité sur le dos des contribuables. Parlons du CIR, le Crédit d’impôt recherche versé par l’Etat aux entreprises. Le CIR, réformé par Nicolas Sarkozy, a quadruplé depuis 2007 pour atteindre la bagatelle de plus de 6 milliards d’euros par an. En 2015, la sénatrice communiste Brigitte Gonthier-Maurin, rapporteure de la commission d’enquête sénatoriale sur l’usage du CIR, a révélé des conclusions explosives. Des milliards distribués sans contrôle et distribués en (quasiment) pure perte. Exemple : Sanofi a enregistré 130 millions d’euros/an au titre du CIR tout en licenciant plusieurs milliers de salariés dont 700 chercheurs, un comble ! Sur les 21 sénateurs de la commission, 10 (alliance droite/PS) ont voté contre la publication du rapport, 8 pour et 3 abstentions. Le rapport est passé à la broyeuse, la sénatrice communiste contrainte au secret fiscal. Quant au président de la commission, l’UMP Francis Delattre,  le ministre Sarkozy lui a envoyé un télégramme de remerciement pour l’enterrement du rapport (Cash investigation-18/11/2019) 

A propos d’enterrement, combien de morts auraient été évitées si la commission européenne avait répondu favorablement à la demande de moyens formulée, il y a cinq ans, par des chercheurs belges, hollandais, français dont Bruno Canard, directeur de recherche CNRS à Aix-Marseille. Chercheurs qui annonçaient l’émergence possible de 9 familles de virus dont le second sur la liste était le coronavirus (Huma dimanche du 19 mars)

Marc Pavy