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Edito - Après la claque des municipales, le 12 avril plus que jamais nécessaire

La victoire de la droite savoyarde semble sans appel. Que ce soit contre des listes de gauche, ou contre des listes de droite dissidentes, que ce soit au premier ou au deuxième tour, les listes soutenues par l’UMP font une razzia : Aix-les-Bains, Albertville, Chambéry, Moûtiers, St Jean-de-Maurienne, Ugine…
La désaffection de l’électorat populaire et de gauche est patente.
Le rejet de la politique gouvernementale est évident.
Mais la droite n’a pas gagné ces élections par une adhésion massive à ses thèses libérales. Elle a gagné par défaut, parce que le gouvernement n’applique pas une politique de gauche, parce que les thèses libérales imprègnent sa «réflexion», parce qu’il répond toujours à la moindre exigence du Medef, jamais aux demandes des salariés La leçon de ces municipales est rude pour Jean-Marc Ayrault. Sera-t-elle salutaire ? On peut en douter. Ses premières déclarations sont en effet affligeantes. Il a bien sûr estimé que «le message devait être pleinement entendu», ne pouvant pas dire moins. Mais pour ajouter aussitôt : «nous n’avons pas assez expliqué que l’action de redressement engagée depuis 2012 était essentielle pour notre pays» !... Bref, comme le disait la droite après chaque défaite électorale, «on n’a pas assez expliqué»… Réduire ce qui vient de se passer à un manque de pédagogie du gouvernement est parfaitement navrant. Et ce n’est pas avec un remaniement ministériel que François Hollande répondra à la colère qui s’est manifestée.
Car la question n’est pas «avec qui ?», mais «pour faire quoi ?».
La soumission aux marchés financiers, la veule acceptation de l’Europe telle qu’elle est, le refus entêté de remettre en cause, même de façon minime, le capitalisme, portent en eux de nouvelles défaites électorales de la gauche. Avec ou sans remaniement ministériel. Ce n’est pas la personnalité de tel ou tel ministre qui a été rejetée, c’est la politique d’austérité.
L’abstention est un signe politique fort envoyé au gouvernement.
Mais ce n’est pas forcément le meilleur. Pour ce qui concerne les communistes, ils n’appellent pas à se croiser les bras, bien au contraire. Car, dans ce contexte difficile, le pire serait de tourner le dos à l’action politique.
Les élections européennes doivent permettre de rassembler autour de listes rejetant la politique d’austérité, des listes de lutte pour une autre Europe. Il peut paraître déplacé de parler ainsi après une victoire électorale de la droite, mais c’est bien le combat qu’il nous faut mener pour redonner du sens au mot «gauche», pour rouvrir un chemin, pour remobiliser l’électorat populaire.
Le 12 avril sera un moment fort de ce combat. Cette manifestation nationale à Paris peut montrer que des perspectives existent, autres que celles du social libéralisme, autres que celles de défaites successives, des perspectives d’un vrai changement en France et en Europe, des perspectives recréant de l’espoir chez toutes les victimes de l’austérité. C’est pourquoi notre journal appelle tous ses lecteurs à s’engager pour réussir le 12 avril.

Alain Dupenloup

Alain Dupenloup Par Alain Dupenloup